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Journal d'école
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5 janvier 2006

De Robien à l'école de Sarkozy

De Robien vient donc de pondre de pondre sa circulaire sur l’apprentissage de la lecture. On n’épiloguera pas sur le problème de fond : pourfendre une méthode pédagogique – la méthode globale – qui n’a jamais été appliquée,  pour en promouvoir une autre qui ne pose pas moins de problèmes, il faut être ministre de l’EN pour oser cela.

Ce qui est en cause, ici, c’est surtout le mode opératoire du ministre : depuis des millénaires que les hommes apprennent à lire et à écrire, cet apprentissage ne s’est jamais fait sans difficultés ; on hésite, on tâtonne, on fait des erreurs. De Robien, lui, d’un coup de circulaire magique, aura réussi « sous huit jours », claironne-t-il, à faire parfaitement apprendre à lire à tous les enfants. On voit là à quel point le sarkozisme a pu déteindre sur l’ensemble de la vie politique, singulièrement sur tout ce qui touche à l’éducation : devant n’importe quel problème, il suffit d’une circulaire, d’une loi, d’un claquement de doigt, d’un mouvement du menton pour le faire disparaître. Bien sûr, il y faut également force caméras de télévision, micros, journalistes, l’important étant de se montrer, d’occuper le terrain, de faire du bruit. On a vu en novembre, avec la révolte des banlieues, où menait cette caricature d’action politique. De Robien et ses prédecesseurs se sont engagés dans la voie sarkozienne : plutôt que s’interroger sur l’échec scolaire et sa composante sociale, on convoque les journalistes, on se fait son cinéma. Surtout, on montre un incommensurable mépris pour les acteurs sur le terrain qui ne ménagent ni leur temps ni leur peine pour essayer de faire réussir les élèves qui leur sont confiés : des enseignants qui « font n’importe quoi », qui utilisent des « méthodes criminelles », pour reprendre les expressions utilisées par ce triste pitre de la rue de Grenelle à l’encontre de tous ceux dont les références éducatives ne sont pas restées bloquées un siècle en arrière.

Le mépris comme mode de gouvernement, tout spécialement à l’Education nationale, cela devrait pourtant se payer un jour. Le tout est de savoir quand et sous quelle forme.

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