Des élèves qui n'aiment pas leurs profs et réciproquement
Entre les médias montant en épingle n’importe quel fait divers pourvu qu’il y ait du sang et des larmes, les appelant même de leurs vœux tellement le thème est vendeur, les enseignants prêts à exercer leur « droit de retrait » au premier orteil écrasé et de Robien tirant les marrons du feu, il est permis de se demander qui manipule qui avec le thème de la violence scolaire.
Au-delà des problèmes de fond, il y a quand même des faits divers, comme ça, qui vous interpellent. Deux lycéens de la Loire viennent d’être condamnés à 15 jours de prison ferme par le tribunal correctionnel de Roanne pour avoir, au printemps dernier, distribué des tracts jugés diffamatoires et injurieux par ces messieurs-dames du corps enseignant. Il paraît (dépêche AFP) que c’était « scatologique ». Passons sur le fait que si à chaque fois qu’un prof injurie un élève, on l’envoyait en prison, il n’y aurait plus beaucoup de monde devant les élèves, pour admirer et louer le côté éminemment éducatif de la sanction infligée par le juge : deux lycéens enfermés pendant 15 jours au côté d’assassins, de violeurs, de délinquants en tout genre, si après cela, ils ne retrouvent pas leur lycée avec des sentiments de respect et d’affection pour les profs, c’est à désespérer de l’éducation et de la justice de son pays.
En tous cas, la prochaine fois où, dans cet établissement, un prof se fera écraser son gros orteil, on saura toujours pourquoi.