Noël Mamère
Noël Mamère a donc reçu la visite de l’huissier : 63 000 euros ponctionnés sur les comptes du député, cela fait cher le pied d’OGM fauché. A vrai dire, on n’est pas surpris que la justice se lâche sur Mamère plutôt que sur certains de ses collègues qui, par exemple, refusent d’appliquer la loi sur le logement social (je n’ai pas entendu parler d’huissier chez Raoult) ou sur Chirac qui, comme chacun sait, s’est auto-proclamé au-dessus des lois. Je ne dirai rien non plus de ces agriculteurs, viticulteurs et autres chasseurs, qui peuvent dévaster, incendier, saccager où bon leur semble, quand bon leur semble, avec la bénédiction des autorités ; leurs dégâts sont subventionnés par le contribuable. Car Mamère, même si l’on n’est pas toujours d’accord avec lui, il faut lui reconnaître le courage de ses convictions et des convictions d’ailleurs clairvoyantes. Parmi les politiques, Il est le seul depuis quatre ans, à s’être opposé avec constance à Sarkozy et à la mise en place d’un régime policier. Il est bien normal qu’on le lui fasse payer et ce n’est pas très difficile de trouver un tribunal aux ordres pour lui envoyer l’huissier. Le courageux magistrat aura bien mérité sa prime de fin d’année. Et l’on se dit en ce triste début de printemps où, dans les rues des villes, le vert des arbres a peine à percer derrière le bleu marine, les casques et les matraques, où les tribunaux tendent à devenir l’annexe des commissariats, où la démocratie se réduit à sa caricature, on se dit que la désobéissance civile, ça a quand même du bon ; c’est même, probablement, à l’heure actuelle, le seul moyen de préserver une société de liberté bien mal en point. Et rien que pour ça, à Mamère, on lui tire son chapeau.