Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal d'école
Publicité
Archives
16 mai 2006

Commémorer pour mieux oublier

« Qu’un sang impur abreuve nos sillons ... », chanté par de tout jeunes enfants, des travaux d’élèves présentés dans une caisse à munitions, c’est ainsi que plusieurs établissements scolaires de L*** ont cru judicieux de commémorer le 8 mai 1945 (Ouest France, 09/05/06). Naïvement, je pensais que  ce jour était censé rappeler, en particulier à ceux qui n’ont pas vécu cette période, la disparition d’un régime raciste et totalitaire et la fin d’une guerre qui a fait 50 millions de victimes. L’hymne national, la caisse à munitions, la présence d’élèves à ce qui reste une cérémonie militaire aux côtés d’anciens combattants qui, très majoritairement, n’ont pas participé au combat contre le nazisme mais aux guerres coloniales – ce qui, on en conviendra, n’ est quand même pas la même chose – tout cela relève d’une attitude qu’on qualifiera, au choix, d’ambiguë ou de manipulatrice. Commémorer la fin du nazisme et de la guerre n’a de sens que si ce rappel à la mémoire peut provoquer, faire naître, pas seulement chez les jeunes mais dans toutes les classses d’âge, une réflexion, une attitude mentale qui permettront d’éviter le retour des horreurs du passé. Il y a quand même quelque chose de gênant d’entendre le maire de L*** évoquer le « combat permanent [pour] la paix » alors que la France, 2e exportateur mondial d’armements, prépare sans état d’âme les guerres de demain, alors que le monde a dépensé l’an passé plus de mille milliards de dollars en armements, dépenses ruineuses et scandaleuses pour une planète sur laquelle tant de gens vivent dans le dénuement ou la misère. Quant à l’évocation du « sang impur » exalté par la Marseillaise, on doute que ce soit le meilleur des antidotes au racisme, à la xénophobie, au rejet de l’étranger, qui font aujourd’hui des ravages en France. Ce serait peut-être même de la provocation. Pour les établissements scolaires qui souhaitent sensibiliser leurs élèves à la paix et à la tolérance, on signale que l’ONU a proclamé les années 2001-2010 « Décennie internationale de la promotion d’une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde ». Des initiatives, destinées aux scolaires, ont lieu un peu partout. Traîner des élèves devant un monument aux morts pour leur faire chanter l’hymne national, il n’est pas certain que ce soit là le meilleur moyen de promouvoir une culture de non-violence et de paix.

Publicité
Publicité
Commentaires
Z
deux dates importantes pour l'histoire. très importantes pour calais qui vit avant bien d'autres villes, les expériences policières, contre les jeunes, les militants syndicaux, les étrangers.<br /> <br /> L'horreur nazie a eu un départ. Il faut toujours songer que rien ne se crée, par magie.<br /> <br /> Depuis que je suis adolescente, je me suis posée la question de savoir comment nos ascendants avaient pu en arriver là. J'ai lu ce que j'ai pu, témoignages, études politisées de l'histoire.<br /> <br /> Et oh! stupeur! nous sommes en train de revivre les moments qui ont enclanché cette horreur nazie. Mêmes conditions économiques et politiques, réactions identiques des forces en présence. <br /> <br /> Petit à petit, nous empruntons le chemin...<br /> <br /> Et si je me demandais encore si réellement nous étions peu à résister, maintenant j'ai la réponse. Je vis la réponse.<br /> <br /> 30 avril, 8 mai. Le discours du sous-préfet de Calais parlant du racisme et des qualités de la France à le combattre, m'a donné envie de vomir.<br /> <br /> Nous n'avons pas à nous battre contre le racisme. Nous avons à nous battre pour les droits de tous les travailleurs. Le droit de vivre.
Répondre
L
Quel rapport avec le 8 mai 45 et la guerre d'Algérie ? Faut suivre un peu...
Répondre
T
lues sur le blog de brighelli, les lignes ci-dessous... est-ce que vous pouvez comprendre que des profs trouvent ces formes de "pédagogies" débile, sans pour autant être d'affreux réacs ?<br /> <br /> "Je parlais de mon expérience, à l'IUFM d'Antony, simplement. Le côté psychanalyse collective ne me séduit pas du tout. Ainsi que cette ambiance "IUFM", qui veut nous faire croire que la pédagogie est un discours tout fait à intégrer. La pédagogie qu'on théorise est toujours suspecte. On l'apprend face aux élèves, en bavardant avec des collègues, en échangeant avec son équipe. On passait des journées dans des amphis à écouter des conférences sur le mal-être chez le jeune, sur la poésie en classe de seconde, sur la violence au quotidien avec des slogans du type "comment être le passeur du passant afin de le sortir de l'impasse"... Et que dire des cours de théâtre, où il s'agissait ''d'envoyer son prénom" à son voisin afin de se sentir mieux dans son corps, mieux dans son identité de prof! Pitié. Jamais, de toute mon existence, je n'ai vu des cours aussi débiles."
Répondre
T
lues sur le blog de brighelli, les lignes ci-dessous... est-ce que vous pouvez comprendre que des profs trouvent ces formes de "pédagogies" débile, sans pour autant être d'affreux réacs ?<br /> <br /> "Je parlais de mon expérience, à l'IUFM d'Antony, simplement. Le côté psychanalyse collective ne me séduit pas du tout. Ainsi que cette ambiance "IUFM", qui veut nous faire croire que la pédagogie est un discours tout fait à intégrer. La pédagogie qu'on théorise est toujours suspecte. On l'apprend face aux élèves, en bavardant avec des collègues, en échangeant avec son équipe. On passait des journées dans des amphis à écouter des conférences sur le mal-être chez le jeune, sur la poésie en classe de seconde, sur la violence au quotidien avec des slogans du type "comment être le passeur du passant afin de le sortir de l'impasse"... Et que dire des cours de théâtre, où il s'agissait ''d'envoyer son prénom" à son voisin afin de se sentir mieux dans son corps, mieux dans son identité de prof! Pitié. Jamais, de toute mon existence, je n'ai vu des cours aussi débiles."
Répondre
G
Je suis désolée, j'avais peur d'être mal interprétée et j'en avais raison.<br /> <br /> J'ai bien mis "dont je me disais qu'elles avaient combattu et risqué leur vie pour la paix ".<br /> <br /> Ce n'était peut être pas ce que ces gens étaient mais c'est, et ça ne je n'y peut rien, la façon dont je les considérais quand j'étais à côté d'eux une petite fille de dix ans.<br /> <br /> Je n'avais même pas conscience de la guerre d'Agérie et des guerres coloniales à ce moment là, j'avais juste à l'esprit la sombre image de la guerre en général et de celle de 39 en particulier.
Répondre
Publicité