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Journal d'école
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1 juin 2006

La bête immonde

On croyait avoir tout vu, tout entendu : les rengaines sarkoziennes sur la racaille, le rapport Benisti et celui de l’Inserm sur la délinquance à la maternelle, les centres éducatifs fermés, les délires névrotiques des Le Pen et de Villiers sur la jeunesse ensauvagée. On n’avait en réalité rien vu : dans son discours de Bondy (Le Monde, 01/06/2006) une Royal enragée, hystérique, s’est lancée dans un discours hallucinant, halluciné plus exactement, d’une brutalité qu’on n’avait encore jamais vue nulle part, sur l’éducation et la jeunesse. Encadrement militaire, enfermement, punitions dès la maternelle « au premier acte d’incivilité », deux adultes dans chaque classe dont un uniquement chargé de la discipline alors que l’autre enseignerait ( !), Royal a donné une vision effarante de son projet éducatif. Un projet qui fait peur. Avec une éducation qui vise à plier, à écraser, avec l’adjudant promu au rôle d’éducateur de la jeunesse, Royal a posé les fondements de la société de ses rêves : une société totalitaire. Elle manie l’amalgame avec une absence de scrupules stupéfiante : l’enfant est un délinquant en puissance, l’école est le ferment de tous les maux de la société, l’échec scolaire est un manquement à la discipline. On n’a encore jamais vu nulle part, dans aucun parti politique, même le plus extrémiste, une semblable négation du principe d’éducabilité. Royal donne légitimité aux pires dérives populistes qui ont sévi ces derniers temps : pour remporter les élections, il faut faire peur, désigner un bouc émissaire,  ce bouc émissaire, c’est toujours le jeune, surtout – ce serait plus franc qu’elle le reconnaisse, elle qu’on n’a jamais vue aux côtés des sans-papiers, des immigrés – surtout si ce jeune à la peau brune. Si quelque chose la différencie, Royal, de Le Pen, qu’elle nous le dise.

« La suppression du service militaire a été une erreur, il faut en inventer un nouveau » a-t-elle éructé à la tribune, devant ses copains socialistes béats d’admiration. Le service militaire qui a fait crever des millions de jeunes, envoyés à la mort par des névropathes, dévorés d’ambition au point d’en perdre la raison. Royal est de ceux-là. Dans Journal d’école (« Repères », 09/03/2006), j’écrivai : « dans quelques mois, la campagne électorale opposera les « repères » de Royal aux « repères » de Sarkozy, avec, en toile de fond, les « repères » de Le Pen. » C’est même pire que ça. Aujourd’hui, avec Royal, dont on sait qu’elle avait été profondément déstabilisée par une éducation militaire, c’est la maladie mentale qui fait son entrée en campagne électorale.

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Commentaires
D
Comme dirait l'autre, avec des gens de gauche comme elle, nous n'avons pas besoin des gens de droite...
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