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Journal d'école
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22 septembre 2006

"A ma botte !"

Roland Goigoux vient donc d’être exclu de la formation des inspecteurs de l’éducation nationale. Sur décision de de Robien. Professeur d’Université en Sciences de l’Education à l’IUFM d’Auvergne, il assure depuis 10 ans la formation sur l’enseignement de la lecture des inspecteurs de l’EN au sein de l’Ecole supérieure de l’éducation nationale (ESEN). Spécialiste reconnu, il s’était fait remarquer par ses prises de position sur l’enseignement de la lecture, contraires à celles de de Robien, dans ses nombreux articles et publications (en particulier un récent « Apprendre à lire à l’école », éd. Retz) et à la rentrée dans un « Téléphone sonne » sur France Inter face au ministre en personne. De Robien, brutal et mesquin comme à son habitude, ne lui a pas pardonné. Le directeur de l’ESEN ne s’est même pas donné le mal de cacher le côté politique de la sanction, reprochant à Roland Goigoux de ne pas « faire preuve de plus grande loyauté envers le ministre », mais aussi d’avoir des « positions pas toujours favorables au ministre ». Pour faire carrière dans l’Education, il faut donc aujourd’hui se soumettre au ministre. Ce n’est après tout pas un hasard si cette nouvelle manifestation d’autoritarisme gouvernemental intervient au même moment que la tirade haineuse de Sarkozy contre la justice des mineurs et les juges en général. La fonction publique n’est plus au service des citoyens, elle est sommée de se plier aux considérations électoralistes des politiques.

On se souvient de la tragi-comédie montée au printemps dernier autour de l’éviction-minute de Brighelli du jury du CAPES et de sa réintégration quelques heures plus tard par de Robien soi-même. Dans le cas présent, on attend de « Sauver les lettres »,  une indignation à la mesure de la sanction. Autrement, on aurait tendance à penser que la liberté pédagogique dont ce groupuscule s’est fait le héraut ne doit être accordée qu’à ceux qui ont su gagner la confiance du ministre : Brighelli et ses copains.

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Commentaires
L
ou lala g encore mal C BON
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L
"ça personne ne nous dit comment on fait pour y arriver". <br /> <br /> Les pédagogues mettent en avant l'importance de la pédagogie différenciée, variée pour pouvoir apprendre au plus grand nombre. <br /> Boutonnet et de Robien impose une seule méthode !<br /> Brighelli écrit "à bonne école" ; celle qui utilse ses méthodes, l'autre étant mauvaise.<br /> C'est sur, eux ils ont une légitimité ! C'est qui les Khmers rouges ?
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L
"J'ai estimé que certains passages [du livre de Goigoux, "Apprendre à lire à l'école"]allaient à l'encontre des propos du ministre de l'Education", a confirmé le directeur de l'ESEN, dont Goigoux a été exclu. Lorsqu'un enseignant souhaite écrire, il doit dorénavant en demander l'autorisation au ministre.
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D
"le problème c'est d'arriver aux "savoirs" AVEC l'enfant et ça personne ne nous dit comment on fait pour y arriver."<br /> <br /> Voilà du bon sens, cela commançait à manquer ici. <br /> <br /> Pour sûr que personne ne peut nous dire comment y arriver ; chacun le fait avec sa personnalité, avec sa formation (qui doit être permanente). <br /> <br /> C'est bien pour cela que la liberté pédagogique est indispensable. <br /> <br /> "ça personne ne nous dit comment on fait pour y arriver". C'est pour cela que les pédagogistes n'ont aucune légitimité.
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M
Désolé, j'ai loupé Fracko, je ne peux donc donner mon avis sur ce point précis.<br /> <br /> Pour le reste, il me semble que vous tombez dans le piège qui consiste à prendre la fin pour les moyens, je m'explique.<br /> <br /> Ce n'est pas en sautant comme un cabri sur sa chaise, en répétant "Les savoirs ! Les savoirs !" que ça fera, même rien qu'un peu, avancer les choses (pour reprendre une image chère au général).<br /> <br /> Le problème n'est pas de remettre le "savoir" au milieu, pas plus d'y mettre les enfants d'ailleurs, le problème c'est d'arriver aux "savoirs" AVEC l'enfant et ça personne ne nous dit comment on fait pour y arriver.<br /> <br /> On ne peut rien enseigner "contre", on ne peut pas plus enseigner "à partir de rien", c'est du moins mon avis.<br /> <br /> Un enfant livré à lui même n'aura jamais assez de toute son enfance pour "découvrir" tous les savoirs utiles, si on ne le guide pas dans sa quête.<br /> <br /> Un enfant d'aujourd'hui n'acceptera jamais d'apprendre de manière tout à fait formelle des "choses" qui n'ont à ses yeux qu'une importance tout à fait relative et même souvent aucun intérêt du tout.<br /> <br /> Voilà le problème posé, "l'école de mon grand père" ne répond évidemment pas à la question posée, le "n'importe quoi" pédagogique que l'on attribue en général à Meirieu, sans toutefois s'être donné la peine de le lire, non plus.<br /> <br /> Alors au lieu de perdre leur temps dans des polémiques stériles et ridicules, j'aimerais que tous les gens qui se sentent concernés par l'école et en particulier la "publique", consacrent leur énergie et leur intelligence à construire ce nouveau chemin qui conduira les enfants au savoir utile et nécessaire autrement que par un illusoire volontarisme caporaliste.<br /> <br /> Cordialement
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