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Journal d'école
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25 octobre 2006

Nouvelles du pays des rafles

Cà se passe aujourd’hui, en France, aux aurores, l’heure de tous les mauvais coups. Education sans frontières relate une nouvelle descente policière contre une famille de sans-papiers. Le texte ci-dessous est la protestation adressée au préfet de la Marne.

« Par la présente, nous tenons à protester avec la plus grande vigueur sur la façon dont s'est produite ce matin, 24 octobre 2004, l'interpellation de la famille Mudiangani/Tshibwabwa pour les conduire en rétention administrative à Rouen.
La police est arrivée à leur domicile vers 5h30. Un des enfants qui était déjà levé pour faire ses devoirs est allé ouvrir lorsqu'on a sonné. La police est alors entrée. Lorsque M. Mudiangani a voulu appeler son avocat, la police lui a arraché le téléphone des mains. Puis ils l'ont descendu, menotté, et avec quelques  coups et insultes,  poussé jusqu'à leur véhicule. Vingt minutes plus tard, ce fut au tour de Christian, puis de Naomie, les plus grands des quatre enfants (élèves en 4ème et 5ème au collège Colbert), l'un et l'autre menottés, pleurant et criant.
Ensuite ce fut les plus jeunes, élèves de maternelle à l'école Gallieni, Ephraïm et Séphora qui, selon un témoignage, aurait elle-même été un moment menottée. Enfin, avec beaucoup de difficultés, car elle ne se laissait pas faire, ce fut le tour de Mme Betty Tshibwabwa. Les témoignages recueillis sur place laissent penser qu'il y a eu des comportements violents. Les policiers ont cherché à la maîtriser sans ménagements jusqu'à ce qu'elle leur dise être enceinte de 7 mois. La voyant proche de faire un malaise, ils ont fait appel aux pompiers.
Ils ont aidé à la descendre en la portant, dans un état pour le moins de grande faiblesse, jusqu'au camion de police. Elle se plaignait de douleurs, réclamant que l'on fasse doucement.
Les marques de la violence de cette intervention sont encore visibles sur place : carreau de la porte d'entrée de l'immeuble cassé, volet de la fenêtre du balcon posée sur les boites à lettre après sa chute du 4ème étage. Sans parler des traumatismes des enfants, adolescents et adultes présents dans l'immeuble, telle cette voisine, tellement effrayée par les cris de la femme et des enfants qu'elle a appelé la police.
La famille est arrivée vers 9h30 au commissariat de Reims où tous, enfants compris, ont été mis en cellules de détention (et non de rétention). Un commissaire a dit à M. Mudiangani qui réclamait son avocat que celui-ci était avec Mme Tshibwabwa, qu'il venait de partir et que tout était arrangé. Il a tenu le même discours à Mme Tshibwabwa. Il s'est avéré, qu'il n'y a jamais eu d'avocat sur place.
Vers 10 h 30, ils ont été conduits au centre de rétention de Rouen, où ils sont arrivés vers 15 h 00.
Vers 17 h 00, souffrant de contractions suite aux coups reçus le matin, Mme Tshibwabwa a été conduite à l'hôpital de Rouen.

Comme vous le savez, Madame Tshibwabwa étant enceinte de 7 mois, ne saurait être transportée par avion.
Par ailleurs, un recours devant la Commission des Recours des Réfugiés a été déposé et est en cours d'examen.
Dans ces conditions, nous demandons qu'il soit mis fin dans les délais les plus brefs à la rétention administrative de cette famille et que l'APRF les concernant soit abrogé. »

Rien à ajouter sinon que le responsable de ces turpitudes est candidat aux élections présidentielles, que ses bassesses lui vaudront bien quelques suffrages et que celle qu’on présente comme sa « rivale » pour les élections n’y trouve rien à redire. Moi, ce n’est pas demain la veille que j’irai m’inscrire sur les listes électorales.


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