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Journal d'école
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16 novembre 2006

Philippe Meirieu dans Libé

Dans Libé d’aujourd’hui, une très belle « Lettre à un jeune Maghrébin » de Philippe Meirieu.

« Il souffle sur la France un vent mauvais (...) Vous faites peur et rien n’est pire que cette peur. Elle justifie les propositions politiques les plus extravagantes sur lesquelles beaucoup de nos compatriotes perdent tout esprit critique : étiquetage précoce des enfants qu’on condamne ainsi à devenir ce qu’on voudrait éviter ; sanction des parents les plus fragiles au prétexte qu’ils seraient démissionnaires ; punition réduite à l’emprisonnement criminogène ; confusion entre fermeté envers les coupables et humiliation des vaincus ; glissement subreptice des règles nécessaires au fonctionnement des institutions de la république à la totémisation des bonnes manières qui font « le charme discret de la bourgeoisie »...Et je crains que ce ne soit qu’un début !  (...) je crains qu’il soit assez stérile et dangereux pour vous de continuer à vous poser systématiquement en victime. C’est que les Français (...) entretiennent aujourd’hui une véritable aversion pour les victimes : ils considèrent leur existence même comme un reproche insupportable... Et d’ailleurs ils transforment systématiquement les victimes en coupables : on ne lutte plus contre l’échec scolaire, mais contre les élèves en échec ; l’ennemi, ce n’est plus le chômage, ce sont les chômeurs (...) Craignez de faire les frais de ce renversement ! Malgré les ricanements, je crois en effet que vous faites partie des victimes de notre système de développement sélectif. Mais je vous veux, en même temps, responsable (...) Mais je suis convaincu aussi que, si nous faisons alliance avec vous pour le meilleur et pas pour le pire, vous êtes en mesure de nous aider à faire face à nos tentations de repli mortifère. Nous avons besoin de vous. »

A lire dans son intégralité avant qu’il ne soit trop tard.

http://www.liberation.fr/opinions/rebonds/217374.FR.php

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Commentaires
L
Je ne sais pas si c'est la peine d'ajouter quoi que ce soit à la réponse de meirieu. Juste quelques petites précisions peut-être ...<br /> Meirieu n'est plus un "ponte" de l'EN, allez consulter son site.<br /> C'est le premier à avoir réussi à sortir avec brio des deux grandes conceptions philosophiques en matière d'éducation, avec apprendre... oui, mais comment ?, certains ne l'ont visiblement pas lu. Quand à l'article, "le meirieu est l'ennemi du bien", à part le titre à la libé, le passage sur les chomeurs montre que l'analyse du texte est un peu "rapide", (excusez-moi, je suis parfois un peu trop diplomate).<br /> Tout ça pour dire que l'écrit est toujours un risque et tant qu'il est assumé, et qu'il fait réflechir, il est à sa place.
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L
L'heure de vie de classe est une heure théoriquement hebdomadaire attribuée théoriquement au prof principal (en collège et lycée) au cours de laquelle les élèves peuvent théoriquement discuter de tous les problèmes touchant à la vie de la classe. En soi, ce n'est pas idiot, même si un certain nombre de profs principaux ont pris l'habitude de se l'approprier comme heure de cours ou comme heure d'étude (et là, ce n'est plus du tout théorique...).
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T
- c'est quoi "l'heure de vie de classe ?"<br /> <br /> - il ne répond pas aux critiques sur la phrase qu'il a écrite, stigmatisant les "jeunes maghrébins" sur leur homophobie et leur bonélèvophobie générale présumée.
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L
la réponse de l'interessé :<br /> <br /> "Le journal Libération a publié jeudi dernier, dans la page REBONDS, un texte que je lui avais envoyé sous le titre « Lettre à un jeune maghrébin » et que vous trouverez ci-dessous [ cliquez ici pour y accéder directement ]. J'avais écrit ce texte, mu par une sorte d' « impérieuse nécessité » face aux positions qui fleurissent ici ou là et qui, sous couvert de la défense de la laïcité (pour ceux qui se veulent plutôt à gauche) et de l'ordre public (pour ceux qui se veulent plutôt à droite), stigmatisent - en pratiquant ou en laissant pratiquer des amalgames insupportables - les « jeunes des cités », ceux que l'opinion publique nomme, dans un raccourci évidemment faux, les « jeunes maghrébins ». Il va de soi que je suis moi-même un farouche partisan de la laïcité et de l'ordre public, dès lors que ces notions ne sont pas instrumentalisées pour remettre en cause les idéaux démocratiques et se replier dans le refus de toute forme d'altérité. Or, c'est précisément ce que font beaucoup de ceux qui les invoquent de manière incantatoire pour stigmatiser les jeunes des "cités", ces "nouveaux barbares" qui seraient aujourd'hui les vecteurs - et non les victimes - de l'Islam intégriste. Des vecteurs que, bien évidemment, il faut exclure ou « renvoyer chez eux »... Des vecteurs qu'il faut, d'urgence, recoloniser de l'intérieur. Les tenants de ces thèses attaquent, avec violence, la « pédagogie compassionnelle » qui aurait fait le lit de cette montée de la barbarie et dénoncent la complaisance dont ces jeunes seraient l'objet : des « bourdivins » irresponsables pratiqueraient à leur égard, la politique de l'excuse systématique et, en réalité, leur livreraient notre monde déjà bien fragilisé par « la tyrannie de la repentance ». <br /> <br /> Face à cette fausse symétrie, j'avais tenté, dans l'article de Libération, de tenir une position juste... Loin de moi d'imaginer que je puisse avoir, sur la question, une position "vraie" et "définitive" : je ne suis pas théologien. Mais la justesse - même si elle est particulièrement difficile, et peut-être même impossible, à trouver - me paraît le seul passage possible vers l'éducation. À l'écart - et non pas au milieu - de l'exclusion et de l'excuse. Je ne suis pas sûr d'avoir eu raison d'écrire de texte, mais je n'ai pas triché, ni avec moi-même, ni avec ceux avec qui je travaille et que je côtoie... "dans les banlieues et ailleurs". <br /> <br /> Beaucoup de lecteurs de Libération ont réagi sur ce texte. Certains pour dire leur intérêt, d'autres pour le contester ou le rejeter vigoureusement. Ces derniers étaient souvent très violents, les uns m'accusant de "paternalisme", voire de "racisme", les autres voyant dans mes propos une manière de cautionner les "reculades de la République"... avec, bien souvent, une référence à mon "action destructrice" dans le système éducatif dont la situation actuelle serait la conséquence. Je ne peux pas répondre, bien évidemment, à chacun d'eux, mais je voudrais dire ici que, par ailleurs, des professeurs et chefs d'établissements m'ont fait savoir qu'ils allaient utiliser ce texte pour des débats dans leurs établissements, en particulier dans le cadre de l'heure de vie de classe. Je souhaite qu'à cette occasion, les élèves, loin de tout dogmatisme et des lieux communs médiatiques, puissent réfléchir à la situation qu'ils vivent et se forger un jugement lucide... fût-il contraire au mien. Par ailleurs, dans les jours qui ont suivi la publication de ce texte, j'ai eu l'occasion de rencontrer de nombreux jeunes et éducateurs directement concernés par ces questions dans quelques-unes des « cités » les plus « difficiles » de la région parisienne : sans souci de plaire et sans l'ombre de la moindre flagornerie, ils m'ont dit l'importance de maintenir un passage pour l'éducation dans la désespérance sociale qu'ils vivent au quotidien. C'est ce que j'ai tenté de faire... en sachant le risque immense du malentendu. Risque que j'assume évidemment." <br /> Ph. Meirieu
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B
Qu'est-ce que cela signifie ? Des extraits de textes qui ne sont pas les miens, qu'est-ce que cela prouve ? Qu'il y a d'autres débiles comme Meirieu, y compris dans ceux qui ne sont pas d'accord avec lui...<br /> Très bien, personne n'a l'exclusif de la xénophobie rampante.<br /> (Pourriez être plus explicite, ce n'est pas très "pédagogique" comme méthode).
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