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Journal d'école
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20 février 2007

La délinquance des mineurs est-elle soluble dans l'internat ?

Ce serait donc la solution miracle à tous les maux de la société : l’internat. Nos candidat(e)s à la présidentielle sont (presque) unanimes sur le sujet : la délinquance des mineurs et l’échec scolaire, qui comme chacun sait, n’est rien d’autre qu’une forme de délinquance, trouveraient leur remède dans l’internat. Ils sont intarrissables sur les sujet : internat « urbain », internat « rural », internat d’ « excellence » etc, bref, il suffirait d’enfermer les jeunes pour que, d’un coup de baguette magique et d’une serrure à double tour, les braves gens puissent dormir en paix. Rétorquons simplement que :

 

 - en France, contrairement à la Grande-Bretagne, l’internat n’est pas et n’a que rarement été un lieu d’éducation, encore moins d’enseignement. Il s’agit simplement d’un lieu d’hébergement où, par exemple, des lycéens dont l’établissement est trop éloigné du domicile, passent la nuit et prennent le petit déjeuner. Je n’ai pas connaissance d’enseignants qui accepteraient, massivement, d’exercer leur métier dans un internat qui serait un lieu d’enfermement.

 

 - Fondamentalement, ce sont les parents et personne d’autre ­– le plus souvent en accord avec leur enfant – qui prennent la décision de l’internat ; sauf erreur de ma part (je ne suis pas juriste) , c’est bien le code civil qui accorde aux parents et à eux seuls les choix fondamentaux en matière éducative, comme par exemple l’internat. Faut-il croire que ce droit, fondement éminent de la vie en société depuis plusieurs siècles ­– l’enfant est éduqué d’abord par ceux qui lui donnent la vie – se trouverait transféré à un juge, à un commissaire de police, un commandant de gendarmerie, un principal de collège ou un proviseur de lycée ? Si tel devait être le cas, il s’agirait là de l’émergence d’un autre monde, d’une autre société ; quelque chose qui aurait déjà été expérimenté dans le passé et qui aurait mal tourné.

 

Ce texte a été posté sur le blog de Jean-Pierre Rosenczveig qui, quoique juge, ne manque pas de qualités. 

 

http://jprosen.blog.lemonde.fr/

 

 

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Commentaires
T
parce que l'EN ne voulait pas se retrouver avec des milliers de petits Carlos sur les bras (le chanteur barbu et joyeux est le fils de Dolto).<br /> <br /> Papayou !
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L
Très juste : je voudrais juste rappeler l’expérience de la Neuville, fondée en 1973, inspirée par Françoise Dolto et superbement ignorée par l’EN. Pourquoi donc est-ce resté une expérience ? <br /> http://www.ecole-de-la-neuville.asso.fr/pages/histoire.htm<br />
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L
Evidemment d'accord pour condamner "l'internat lieu d'enfermement" mais un internat qui serait un lieu d'accueil permettant de se (re)construire pour le jeune et sa famille quand elle n'y arrive pas ... avec l'accord et la collaboration de celle-ci ?<br /> Il me semble que la vision des candidats sur ce sujet n'est pas tout à fait la-même...
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