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Journal d'école
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23 février 2007

Sauver les lettres, sauver Le Pen

« Il appartient à l’état d’instruire ses enfants (...) il faut dénoncer les ravages du pédagogisme et de l’égalitarisme (...) les enfants doivent retrouver la valeur des savoirs fondamentaux (...) il faut établir des exigences de passage et réévaluer la valeur des examens comme le brevet des collèges (...) les IUFM, centres de déstructuration et d’endoctrinement, doivent être remplacés par des centres pédagogiques régionaux ». Ce n’est pas une nouvelle livraison de « Sauver les lettres » ou de Brighelli mais c’est tout comme : il s’agit tout simplement du projet éducatif du FN, que le parti vient de rendre public. Il faut également, pour l’apprentissage de la lecture « revenir à la méthode syllabique ». Là, il est un peu en retard, Jean-Marie, Gilles est déjà passé par là.

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-875548@51-823442,0.html

Cette nouvelle, parue dans Le Monde d’aujourd’hui, n’en est évidemment pas une : cela fait déjà bien longtemps que l’analogie entre les conceptions éducatives de l’extrême-droite et celle des mouvements réactionnaires qui sévissent dans l’éducation, a été établie, en particulier – j’avais de l’avance – sur Journal d’école avec un message du 10/09/2005, « Quand l’école de la république fait le lit de l’extrême-droite ».

http://journaldecole.canalblog.com/archives/2005/09/10/index.html

La question n’est plus présentement de savoir qui a inspiré l’autre – la nostalgie d’un âge d’or fantasmé est une constante de l’idéologie d’extrême-droite – mais de bien se rendre compte à quel point la prose brighellienne, largement popularisée par les médias grand public a pu donner légitimité au Front national : pourquoi refuser ses suffrages à un parti politique, à une idéologie, qui, finalement, dans le domaine éducatif, se situent dans la lignée des défenseurs d’une certaine école républicaine, en réalité d’une école du passé, d’une école dépassée ? Quand Le Pen se désigne comme un homme « de centre droit », il ne fait que donner corps à cette évidence, à savoir que sur bien des sujets, tout spécialement le sécuritaire, l’éducation, il s’est trouvé dépassé sur sa droite. Pour être juste, il faut également reconnaître que les élucubrations lepénistes en matière éducative semblent largement partagées, plus ou moins ouvertement par nombre de prétendants à la présidentielle. Je n’ai pas dit par tous mais certain(e)s candidats devraient quand même être un peu plus clairs sur l’éducation.

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Commentaires
M
Euh... je suis d'accord, mais c'est justement le programme de Le Pen, pas de SLL...Là, je ne vois pas la cohérence de votre raisonnement.
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L
...et le familles qui souhaiteraient autre chose que "les valeurs des savoirs fondamentaux, des examens" ou que la méthode syllabique, ces familles bénéficieraient, elles aussi, du fameux chèque scolaire ? Le chèque scolaire, vieille lune, grosse imposture depuis des décennies, de tous ceux qui veulent se débarrasser d'un service public d'éducation (service public auquel appartient, soit dit en passant, l'enseignement privé sous contrat).
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M
Et comme d'habitude aussi, vous prenez des petites libertés avec la réalité, ou avec les textes:<br /> <br /> ""Le chèque scolaire" est la principale mesure préconisée par M. Le Pen qui, par ailleurs, souhaite supprimer la carte scolaire. Ce chèque, calculé par rapport au coût moyen de scolarité d'un élève, permettrait aux parents de choisir l'établissement dans lequel ils désirent mettre leur enfant, qu'il soit public ou privé. Et il permettrait de financer les établissements. Le FN par ailleurs souhaite modifier les lois Falloux et Astier sur les établissements privés "afin que les collectivités territoriales ne soient pas limitées dans le financement des travaux et des équipements"."<br /> Cela, vous ne le citez pas, alors que c'est la "principale mesure" du programme de Le Pen (Le Monde dixit). Eh oui, mais ça, évidemment, ce n'est pas dans le programme de Sauver les Lettres ou Brighelli. Il me semble qu'encore une fois, ça relativise votre ire, votre courroux (coucou!).
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M
Réduction ad Le Penum, comme d'hab'. Et procès d'intention aussi, comme de bien entendu. Mais ne vous est-il pas venu à l'esprit qu'il fallait quand même que l'Ecole de la république soit tombée bien bas pour qu'une telle analyse soit partagée par une part de plus en plus importante de la population? Car enfin, les gens ne vont pas par pur plaisir chez Acadomia...L'"âge d'or" dont vous parlez est peut-être fantasmé, mais ce n'est pas étonnant, avec la réalité actuelle. Il n'y a guère qu'au CRAP (acronyme charmant, surtout pour les anglophones) qu'on prétende le contraire.
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