Profs agressés : il y a "profs" et "profs"
Vendredi soir, des individus encagoulés, armés de matraques et de barres de fer, ont brutalement agressé deux enseignants qui sortaient de leur lycée, rue de Vaugirard à Paris. L’un d’entre eux, grièvement blessé à la main, s’est vu prescrire une ITT de 70 jours.
Habituellement, dans des circonstances analogues, Robien convoque illico la presse, puis, escorté de micros et caméras, rend visite à l’établissement en question avant d’annoncer, généralement, une nouvelle circulaire qui résoudra le problème. Dans le cas présent, à ma connaissance, Robien n’a pas réagi, pas davantage d’ailleurs que les politiciens en campagne, d’habitude si prompts à dénoncer l’ensauvagement de notre belle jeunesse. Curieusement, il se trouve que les profs agressés exercent leur métier au Lycée autogéré de Paris - institution mise en place à l’époque de feu Savary, dernier ministre de l’Education digne de ce nom – et que, non moins curieusement, les murs de ce lycée de la rue de Vaugirard, ont été tagués il y a quelques jours de croix celtiques accompagnées des initiales GUD, le mouvement étudiant d’extrême-droite. Pas davantage que la direction de l’établissement qui a porté plainte, je ne me permettrais évidemment de faire un lien entre les tags en question et l’agression des deux profs. Non, je me contente simplement de raconter la chose. Et le silence de Robien. Au passage, à propos de Robien, on a vu comment tous les candidats à la présidentielle ont promis de faire un sort à ses circulaires. Tous les candidats, sauf deux : Le Pen et de Villiers. Mais il n’y a sans doute aucun rapport.