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Journal d'école
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28 mai 2007

Nous ne la lirons pas. Réponse à Laurent Joffrin.

« Oui, il faut lire la lettre de Guy Môquet », proclame Laurent Joffrin (Libé, 24/05/2007) emboitant ainsi le pas de Sarkozy, avec une grande naïveté et beaucoup de complaisance. Il voit là « un geste de tolérance, de la part d’un homme de droite que de choisir comme figure emblématique un jeune qui se situe, en politique, à l’opposé de ses propres convictions », ajoutant sans rire qu’ « il faut juger sur les actes plus que sur les intentions ». Juger sur les actes ? Il faut croire que Joffrin ne lit même pas le quotidien dont il est directeur de rédaction [voir le lien ci-dessous] : il y verrait comment, chaque jour, avec brutalité, la police traque les sans-papiers, terrorisant les enfants jusque dans les écoles. Juger sur les actes un président qui vient de créer un ministère de l’immigration et de l’identité nationale ? Juger sur les actes un candidat vociférant dans ses meetings : « la France on l’aime ou on la quitte », à l’adresse des électeurs de l’extrême-droite ? Juger sur les actes un politicien qui, pendant près de cinq ans, comme ministre de l’Intérieur, a fait des immigrés la cible d’une politique policière répressive, contribuant largement à developper les instincts racistes d’une population qui n’est déjà que trop portée au rejet de l’étranger ? Quels autres « actes » lui faut-il donc à Joffrin, pour qu’il se rende compte que cette lettre de Guy Môquet n’est qu’une manipulation supplémentaire de la part d’un politicien qui s’en fait décidément un mode de gouvernement.

Il faut rappeler que l’initiative de Sarkozy a été lancée devant un parterre composé, pas spécialement de résistants, mais d’anciens combattants des guerres coloniales, ces anciens combattants qui ont pris l’habitude de récupérer à leur profit, notamment devant les jeunes générations, avec la complicité de l’Education nationale (cf, en lycée et collège, le concours de la Résistance, chapeauté par les anciens d’Algérie), un combat contre le nazisme auquel ils n’ont pourtant jamais participé. Pour eux, évoquer la lutte contre le nazisme est un moyen bien commode d’effacer des mémoires le souvenir d’Haïphong, de Sétif, de la torture en Algérie ou des Arabes noyés dans la Seine par la police de la république. Joffrin écrit encore « peut-on suggérer que mémoire et histoire ne s’opposent pas forcément (...) Pourquoi le devoir de mémoire...se substituerait-il forcément au travail historique ? » Mais c’est justement ce qui est fait là ; pour Sarkozy, « il est essentiel d’expliquer à nos enfants ce qu’est un jeune Français, à travers le sacrifice de quelques-uns ». Il s’agit alors là d’une conception particulièrement réductrice et fortement connotée de l’idéal de la résistance, limitant l’engagement des résistants à la défense d’une identité purement nationale contre un ennemi dont le principal tort aurait été d’être Allemand, c’est-à dire étranger. Les lacunes et – il faut bien l’avouer – l’ambiguité des commémorations de cet épisode de l’histoire résident dans cette mise en avant permanente de l’idéal national de la résistance, ce qui permet de passer sous silence la nature essentiellement nationale et patriotique du régime de Vichy. Guy Môquet ne serait donc qu’un « jeune Français » auquel, et pour cette raison seulement, il faudrait rendre hommage ? Mais les miliciens aussi n’étaient pas moins « jeunes Français » que lui, est-ce une raison pour leur rendre hommage ? Ce devoir de mémoire dont on abreuve les élèves dans les écoles est trop curieusement tricolore pour être honnête ; il nous rappelle qu’après tout, pas une seule fois, dans ses Mémoires de guerre, le chef de la France Libre n’évoque la question juive. Un point de détail, sans doute, pour quelqu’un qui, quelques années plus tard, choisira Papon comme préfet de police.

Pour Joffrin, Sarkozy ne prétendrait « en aucune manière », remplacer les enseignants, ajoutant : « il se trouve qu’en démocratie, les élus décident de l’organisation des programmes (...) Mais en cas de conflit moral, d’arbitrage sur les grandes orientations, qui doit trancher, sinon les représentants légaux du peuple ? » C’est avec ce genre de prétention, qu’il y a quelques mois, le parti au pouvoir exigeait de faire apprendre aux élèves « les aspects positifs de la colonisation » et que le chef de ce parti n’avait pas de mots assez forts pour fustiger l’esprit de « repentance » à l’œuvre dans les programmes scolaires. On attend avec impatience les consignes que le ministre de l’identité nationale ne manquera sans doute pas de donner aux éditeurs de manuels scolaires.

Dans sa conclusion, Joffrin, avec des accents dignes de Déroulède, en appelle à l’esprit de « sacrifice », exaltant le souvenir de tous ceux qui sont « prêts à donner leur vie pour leur idéal ». Toujours facile, d’être courageux avec la vie des autres et de s’enthousiasmer sur la mort des millions de jeunes dans les tranchées de Verdun ou d’ailleurs. Des jeunes qui ne demandaient qu’à vivre. Joffrin, comme tous les apologistes de l’esprit de résistance, oublie curieusement la seule question qui mérite pourtant d’être posée mais qu’on préfère écarter, tellement elle dérange : aujourd’hui alors qu’il n’y a plus pour « nous » menacer d’Anglais, l’ennemi héréditaire, ni d’Allemands, ni de Rouges, ni de jaunes – bon, je sais bien qu’il reste Ben Laden dans ses montagnes d’Afghanistan – d’où, diable, peut bien venir la « menace » ? Et si elle venait d’abord de nous-mêmes, de notre incapacité à imaginer un monde juste, où le développement ne se ramènerait pas à l’enrichissement de quelques-uns, où la démocratie serait autre chose que le pouvoir du plus fort, où la paix ne s’accompagnerait pas de monstrueux dépenses d’armement ? Où le désir de vivre ensemble, en harmonie, ne s’identifierait pas avec des hymnes et des symboles nationaux aussi grotesques que mortifères. Où la commémoration du nazisme ne se réduirait pas à des cérémonies militaires où l’on traînerait des élèves, le 8 mai, encadrés par des anciens d’Algérie. Où des politiciens ne viendraient pas exiger, parce qu’ils ont décidément trop à cacher, qu’on lise à chaque rentrée devant des lycéens au garde-à-vous, comme autrefois dans les écoles catholiques on récitait des prières, la lettre d’un jeune résistant qui, ainsi instrumentalisée, n’a plus grand chose à nous dire. Respecter les morts, certes mais les exploiter ainsi sans vergogne revient à les tuer une seconde fois.

http://www.liberation.com/actualite/societe/256475.FR.php

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Commentaires
F
En réponse à l’article : « Oui, il faut lire la lettre de Guy Môquet »<br /> de Laurent JOFFRIN, paru dans Libération le 24 mai 2007.<br /> <br /> SARTRE DOIT SE RETOURNER DANS SA TOMBE…<br /> <br /> …si de son « huis clos » il perçoit encore les échos de cette « voix de son maître » qu’est devenu Libération. En véritable héraut médiatique, Docteur Mouchard, alias Mister Joffrin, a dénoncé le refus des professeurs de lire à leurs élèves la lettre de Guy Môquet. Il y aurait beaucoup à dire. Objectons lui d'abord que les actes ne sont pas seuls à compter, que l’identité et les intentions de celui qui ordonne (et non pas en l’occurrence « propose ») une commémoration déterminent pour une part essentielle le sens et le respect qu’il faut lui accorder. Et tâchons en l’occurrence de l’en convaincre, non de le persuader (différence conceptuelle qu’il ne juge pas pertinente en la matière ni opportune dans l’enseignement… comme si tous les démagogues et manipulateurs, depuis les sophistes grecs jusqu’aux tribuns populistes d’aujourd’hui en passant par les terribles conducteurs de masses des années 30, n’avaient pas fait de cette confusion leur première arme…).<br /> <br /> Laurent Joffrin sut pourtant se montrer plus juste dénonciateur quand au cœur de la campagne présidentielle il protesta contre les pressions exercées par Nicolas Sarkozy sur les journalistes par l’intermédiaire des propriétaires de leurs journaux. Mais comment ne voit-il pas, ce Directeur de rédaction, qu’un homme qui gagne une élection par de tels moyens ne fait rien de moins dans le principe, sinon dans le degré, qu’un dictateur montant au pouvoir par tous les canaux de la propagande ? « La propagande, écrit Hitler dans Mein Kampf, vise à imposer une doctrine à tout un peuple… la propagande agit sur l’opinion publique à partir d’une idée et la rend mûre pour la victoire de cette idée. » Et peu importe l’idée car, par principe encore, c’est toujours un peuple que l’on sacrifie quand on le persuade ainsi. Le peuple n’est bien gouverné que par la raison qui l’instruit. C’est là sans doute ce que signifie la présence d’une tapisserie des Gobelins représentant l’Ecole d’Athènes au dessus du perchoir du président de l’Assemblée nationale et d’une autre dans le cabinet du départ de l’Hôtel de Lassay, face à une statue de la République. Pour convertir le peule allemand au nazisme Goebbels reçut la mission de diffuser cette idéologie par la musique, le théâtre, le cinéma, la radio, les livres, bien entendu la presse et, last but not least, les documents pédagogiques. Alors, bien sûr, Sarkozy n’est pas Hitler, mais est-il bien sûr qu’il ne glissera pas doucement vers l’autoritarisme, puis vers la dictature, « doucement » c’est-à-dire sous ces couverts doux et prévenants que Tocqueville et d’autres nous ont appris à reconnaître comme les formes softs du despotisme moderne ? Songeons à la lecture de la lettre de Guy Mocquet devant l’équipe nationale de rugby par celui qui était appelé au gouvernement à prendre en charge les sports et une jeunesse galvanisée par une victoire escomptée, tandis que grâce à une médiatisation sans précédent le ballon oval remplaçait déjà le ballon rond dans les cours de récréation ! <br /> <br /> Mais Monsieur Joffrin n’a pas été le moins du monde troublé par la décision du Président Sarkozy de fabriquer dès sa prise de fonction un mythe pédagogique. Car il s’agit bien d’un mythe. En témoigne par exemple cette incroyable « erreur » historique commise par les auteurs de « La lettre », court métrage sur les derniers instants de Guy Môquet commandé par la Chaîne parlementaire et diffusé par France Télévision : le fait que Guy Môquet a été fusillé évanoui est escamoté. Sans doute ce détail historique n’a-t-il pas été jugé édifiant pour cette jeunesse à qui l’on voulait inculquer « un exemple » de « sacrifice de soi » selon les mots de Sarkozy repris par Xavier Darcos dans le B.O. du 30 août 2007. Mais Guy Môquet ne s’est pas sacrifié. Il a été sacrifié. Quand s’est décidée son exécution il s’impatientait d’être placé en liberté surveillée, il était en détention administrative après avoir été acquitté en janvier 41 pour des activités militantes qui l’avaient certes amené en prison mais dont il ne pensait sans doute pas, du moins quand il les commença en octobre 39 (1) , qu’elles le conduiraient indirectement à la mort… Ce martyr qui « aurai[t] voulu vivre » a été assassiné par les Allemands non « sur l’ordre de l’état-major allemand et du gouvernement de Vichy » (contrairement à ce que dit confusément le court métrage de LCP) mais sur l’ordre du seul Ministre de l’intérieur de Pétain, Pucheu, qui choisit politiquement les otages réclammés par le Général Stülpnagel en représailles à l’exécution de l’officier Holtz … C’est comme cela, voyez-vous, Monsieur Mouchard, que l’on brouille les mémoires et prédispose à tous les égarements. Le glissement subreptice de sens, dont notre gouvernement nous donne presque chaque jour une illustration, est le premier stratagème de la persuasion sophistique…<br /> <br /> Vous rendez-vous compte dans quoi vous trempez, Monsieur Mouchard, quand vous exaltez le patriotisme en soi comme ce vieux gâteux de Maurice Druon reprochant aux professeurs réfractaires à la lecture de Môquet de n’être pas de « bons Français »? C’est rompus à une telle exaltation, notamment par la pédagogie de la troisième République, que les Français de 1940 ont suivi aveuglément les paroles émouvantes du vainqueur de Verdun, là aussi une affaire de cœur et de don de soi… « C’est le cœur serré que je vous dis qu’il faut cesser le combat », « À mon âge, lorsqu'on fait à son pays le don de sa personne, il n'est plus de sacrifice auquel l'on veuille se dérober ». <br /> <br /> Alors, que vous ne compreniez pas pourquoi les professeurs désobéissent à Sarkozy, pourquoi ils refusent le baiser de l’araignée que ce racoleur de l’extrême droite veut par leur bouche faire à la Résistance et à la gauche, lequel me rappelle analogiquement les déclarations de Hitler embrassant le pacifisme pour mieux préparer l’Allemagne à la guerre, que vous ne le compreniez pas, Monsieur Mouchard, au point de dénoncer à la vindicte populaire ces professeurs comme des représentants de l’anti-France, cela me glace d’effroi. Songez seulement, Monsieur Joffrin, que vous auriez pu de nouveau vous illustrer comme celui que vous avez eu le cran de paraître quand seul ou à peu près seul vous avez dénoncé au printemps 2007 les pressions exercées par Sarkozy sur les journalistes par l’intermédiaire des financiers dont la plupart des quotidiens de gauche ont été obligés d’accepter peu à peu les capitaux faute de lecteurs, faute de courage éditorial… Vous auriez pu rappeler que le candidat Sarkozy avait contesté aux lycéens le droit de grève et de manifestation pour les renvoyer à leurs chère études, ce qui mutatis mutandis impliquait que Guy Môquet n’aurait pas dû se dresser contre le gouvernement légal de Daladier (qui à l’automne 39 avait décrété l’illégalité du PCF et fait arrêter son père) ni contre celui non moins légal de Pétain. Vous auriez surtout pu dire que tandis qu’il faisait larmoyer les Français sur la lettre de cette victime de la collaboration, Sarkozy démantelait l’une après l’autre les conquêtes de la Libération et, en asservissant les médias, foulait aux pieds le programme du CNR … <br /> <br /> « PROGRAMME DU CONSEIL NATIONAL DE LA RESISTANCE (DU 15 MARS 1944) : EXTRAIT.<br /> II – MESURES A APPLIQUER DES LA LIBERATION DU TERRITOIRE […]<br /> Unis quant au but à atteindre, unis quant aux moyens à mettre en œuvre pour atteindre ce but qui est la libération rapide du territoire, les représentants des mouvements, groupements, partis ou tendances politiques groupés au sein du C.N.R proclament qu’ils sont décidés à rester unis après la libération :<br /> 4) Afin d’assurer : […]<br /> la pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression ;<br /> LA LIBERTE DE LA PRESSE, SON HONNEUR ET SON INDEPENDANCE A L’EGARD DE L’ETAT, DES PUISSANCES D’ARGENT et des influences étrangères ; <br /> […] En avant pour le combat, en avant pour la victoire afin que VIVE LA FRANCE !<br /> LE CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE »<br /> <br /> Certes, les choses ne font que commencer avec Sarkozy, mais elle vont déjà bon train, et les espaces de liberté que vous croyez pouvoir occuper dans l’empire de cette pensée unique dont vous prétendez vous faire le critique nuancé, ces espaces ne sont déjà plus que des interstices et bientôt, c’est à craindre, ils confineront au néant comme toute différence de degré entre les démagogues d’aujourd’hui et les dictateurs d’hier… Alors on observera de près si les caméléons de votre sorte, Mister Joffrin, sauront mettre en pratique ces beaux conseils de patriotisme qu’ils prodiguent sans scrupule aux professeurs courageux qui ont choisi de s’engager contre la propagande populiste, de résister à l’ordre de lui prêter leur voix, bref de collaborer. Voilà, Docteur Mouchard, l’exemple qui honore la mémoire de Môquet tandis que la récupération de sa lettre intime pour célébrer la devise « Travail, famille, patrie » en est la trahison absolue qui doit le faire lui aussi se retourner dans sa tombe. <br /> <br /> Fabien Grandjean, professeur de philosophie<br /> <br /> (1) C’est-à-dire après la mise hors la loi du PC mais avant le décret du socialiste Sérol qui en avril 40 étendit l’application de l’art. 76 du Code pénal (la peine de mort) à « tout Français qui aura participé sciemment à une entreprise de démoralisation de l'armée ou de la nation », ce qui incluait notamment toute activité de propagande communiste… Quant à l’activité militante de Guy Môquet précisément à ce moment-là est-elle bien, selon les mots de Laurent Joffrin, ce « magnifique exemple d'héroïsme manifesté dans la lutte la plus indiscutable qui soit, celle qui a opposé la Résistance aux barbares hitlériens » ? L’émotion que pareille grandiloquence est susceptible de susciter ne saurait prévaloir contre l’exigence « scolaire » d’une enquête historique seule habilitée à déterminer l’écart éventuel du jeune militant par rapport à la ligne définie par M. Thorez qui n’était pas encore celle de la Résistance, ni prévaloir contre l’exigence politique d’une libre discussion de la légitimité de cette ligne…
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C
mais le niveau est bien celui-là : je ne parle évidemment pas de quelques classes de niveau isolées. Le pire est sans doute l'absence totale de savoir-vivre en société chez ces "jeunes". Quelles qu'en soient les causes c'est un obstacle majeur à leur acquisition de quelque connaissance que ce soit. Les professeurs s'y épuisent, tâchant de faire accepter le minimum de règles de vie en commun. Evidemment un crétin d'inspecteur viendra leur dire que la pédagogie peut tout et finira de leur démonter le moral. Tout cela est bien ainsi.
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L
L'intervention de Michel Segal, nous appellerons ça, pudiquement, un détournement de débat. Ce qui fait problème, dans le cas présent, ce n'est pas le niveau des élèves mais l'instrumentalisation de l'histoire par les politiciens. Quant au niveau en question, je doute vraiment que des élèves de 3e ne soient pas capables de comprendre "ma petite maman chérie, mon petit papa aimé..." A force de vouloir les faire passer pour des crétins ou des barbares, on se rend soi-même un peu ridicule.
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T
pour escompte certes...<br /> <br /> pour le reste... le niveau est tel ???
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C
Surtout minimisons le problème...Moi je suis certain que la plupart des élèves ne comprendront pas l'ensemble de cette lettre : l'adjectif "digne", "la voie que tu m'as tracée", "je l'escompte" , "sache que", "surmonter ta peine" : tout ceci demandera une sérieuse explication de texte préalable : comptez une heure avec des troisième de ZEP.
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