Mouvements de mentons
Qui est-il, que veut-il, que pense-t-il, que fera-t-il, Darcos ? Franchement, on n’en sait rien et lui-même peut-être pas davantage. Le Canard enchaîné d’aujourdhui le présente comme un « ministre en stand by...proche du roupillon », au cours de l’entretien accordé par Sarkozy aux syndicats, entretien au cours duquel il a fait tapisserie. Et comme il n’a rien à dire sur le fond, il se lâche comme ses collègues sur un thème facile, la violence à l’école. Dans un entretien à LCI (relaté par VousNousIls), il affirme s’être adressé à Dati, la matonne en chef, « ...afin que les agressions physiques contre les profs soient sanctionnées avec une extrême sévérité ». Il a sans doute oublié que depuis bientôt cinq ans, existe dans le code pénal le délit d’ « outrage à enseignant » qui permet à n’importe quel prof d’envoyer n’importe quel élève en prison pour six mois. A force de dénaturer l’esprit des lois pour complaire à l’électeur, de privilégier l’effet d’annonce sur le problème à résoudre, Darcos n’apparaît pas plus crédible sur le thème de la violence à l’école que ses prédécesseurs. De même, d’ailleurs, que Sarkozy qui, la veille, devant micros et caméras, a rabâché une nouvelle fois sa vieille rengaine sur « les élèves qui doivent se lever lorsque le prof rentre en classe ». Il la ressort à tous les coups, celle-là, un peu comme un vieux disque rayé. Finalement, devant les télés, tout est dans le mouvement du menton. Ainsi, toujours sur LCI, Darcos a poursuivi : « tout manque de respect contre [les professeurs] est un manque de respect contre le savoir et contre la république ». Assimiler savoir et professeurs est bien un peu rapide ; quant à la république, à force de se laisser enfermer dans la gourme et la révérence, on va finir par penser qu’elle n’est pas si respectable que cela.