A quoi sert Darcos ?
On se croirait revenu plusieurs mois en arrière, quand il ne se passait pas un jour sans que Robien devant micros et caméras, ne chante les louanges des bonnes vieilles méthodes, du b-a-ba et des leçons de mots. C’était en réalité Darcos, hier sur LCI, affirmant sont intention de « recentrer l’école primaire sur les fondamentaux et de défendre les méthodes d’apprentissage les plus traditionnelles », ajoutant même : « il faut qu’il y ait un temps (...) qui soit le même partout, consacré à mémoriser, à apprendre par cœur, se souvenir, un temps qui soit le même partout pour apprendre les tables de multiplication etc ». On ne va pas perdre son temps à réfuter les inepties d’un ministre à propos duquel on a remarqué plus d’une fois que ses discours variaient en fonction de l’interlocuteur ; sur LCI, on ne pouvait donc commettre moins. Il est quand même permis de se demander si Darcos relève régulièrement son courrier et s’il n’a pas laissé passer, par exemple, la lettre de mission que lui a envoyée Sarkozy il y a quelques jours seulement, lettre dans laquelle Sarkozy affirme vouloir « donner plus de souplesse et d’autonomie » aux établissements, pour qu’ils puissent avoir leur « propre projet pédagogique », allant même jusqu’à soutenir « les projets éducatifs innovants ». Tout le contraire, donc, de ce que dit Darcos. Reste quand même à savoir qui de Darcos ou de Sarkozy mène la politique éducative. Bon, je sais bien qu’au moment où j’écris ces lignes, devant un autre micro, Darcos est probablement en train de chanter les mérites de la pédagogie et de l’innovation. On arrive sans doute à un moment où il va falloir se poser la question : à quoi sert un ministre de l’Education nationale ? La question est tout ce qu’il y a de plus sérieux.