Restez assis !
Lorsque les journalistes parlent éducation, il arrive que le débat prenne une dimension existentielle, quasi métaphysique. Ainsi Le Monde (31/08/2007), se demande-t-il gravement si la «promesse de campagne » de Sarkozy, consistant à faire se lever les élèves lorsque le prof entre en classe se verrait réalisée à la rentrée. Idée profonde d’un président visionnaire comme chacun l’aura constaté. Sur un sujet d’une telle importance, on s’étonne que le guide suprême n’ait toujours pas songé à légiférer ou même à réunir le parlement en Congrès à Versailles. Pire même, les enseignants complétement déboussolés, n’auront même pas droit à la moindre circulaire ministérielle pour les éclairer, Darcos, qui décidément, n’est pas Robien, ne l’ayant pas jugé nécessaire. Par pur laxisme sans aucun doute. Voilà donc les enseignants dans les tortures de la rentrée, retournant dans leur tête cette angoissante question : comment les élèves franchiront-t-ils le seuil de la classe ? Les filles ou les garçons d’abord ? Ou alternativement une fille et un garçon ? Avec des pas de quelle longueur ? Faudra-t-il se signer, ou s’agenouiller, avant de pénétrer dans le sanctuaire ? Et qu’arrivera-t-il s’il venait à l’esprit de l’un d’entre eux d’avoir les mains dans les poches ? On n’en dort plus la nuit.
Cessons de persifler. Le plus remarquable, en l’affaire, reste encore que les journalistes de la Cour n’aient toujours pas pris conscience que lorsque Sarkozy pète, cela n’a pas forcément d’impact sur l’effet de serre.
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