Librairie
Cet après-midi, j’ai fait ma BA. Déambulant à travers ma librairie préférée, je suis d’abord passé devant le rayon « Actualités », celui qui est dans l’entrée, devant lequel défilent tous les clients. Inévitablement, trônait là le pamphlet de Pitre, de Pitte, pardon, mais aussi une réédition en poche de je ne sais plus quel Brighelli. Vous vous rendez compte : Brighelli en poche ? Vue la vacuité de l’édition originale, ce n’est plus du livre de poche, mais du micropoche. Mais ne polémiquons pas. Au rayon « Pédagogie », d’ailleurs assez bien monté, je suis tombé sur le petit « Droit de réponses » de Sylvain Grandserre (Hachette), réjouissante réponse, effectivement, aux déclinologues et traditionnalistes de tous poils, un livre à mettre en toutes les mains, parents, profs, directeurs de rédaction...à condition toutefois, de se rendre jusqu’à ce rayon un peu à l’écart de la librairie, nettement moins fréquenté que celui où trônent Pitre, Pitte, pardon, décidément et Brighelli. Avisant alors la responsable du rayon, je lui ai fait très courtoisement l’observation qu’il était dommage que le livre de Sylvain Grandserre se trouve en quelque sorte relégué au fond du magasin alors qu’il constituait en fait une réponse aux auteurs exposés dans l’entrée. Comme elle avait quelques minutes, elle a bien voulu m’écouter attentivement sur ces libelles catastrophistes dont les éditeurs garnissaient abondamment les rayons à chaque rentrée, se répétant les uns les autres avec aplomb, développant les mêmes contrevérités d’une année sur l’autre. Elle m’a promis qu’elle y ferait dorénavant attention. Un peu plus tard, je suis sorti de la librairie d’humeur toute joyeuse, avec le sentiment du devoir accompli.