Darcos en eaux troubles
On aurait peut-être tort de prendre à la légère la mission « officieuse » confiée à Brighelli par son copain Darcos (Le Monde, 23/10/2007) et la rencontre générale de tous les mouvements ultra-conservateurs prévue rue de Grenelle pour le 8 novembre. L’opportunisme du ministre et sa faculté de s’adapter à son interlocuteur du moment sont certes légendaires mais il ne pourra pas tenir très longtemps sur cette position, recevant un jour Gabriel Cohn-Bendit et Le Bris le lendemain. Au demeurant – mais attendons pour voir – la proposition faite à Gaby de réfléchir à quelques collèges expérimentaux (combien au juste, deux ou trois ?) est-elle le signe d’un changement véritable ou bien ne s’agit-il pas d’un lot de consolation offert aux pédagogues alors que Brighelli, Le Bris et consorts se verraient chargés, eux, de mettre en œuvre le projet éducatif de l’UMP, dont on connait à l’avance les effets dévastateurs et qui, par parenthèse, est déjà largement en application depuis Robien, depuis trois ans, donc, avec les résultats que l’on sait ? Peut-être Darcos a-t-il voulu simplement flatter l’orgueil de Brighelli, vous me direz que ce n’est pas difficile et assurer une pré-retraite dorée à un enseignant qui se verrait ainsi déchargé de ses « crétins », de ses « barbares ». Le plus remarquable en l’histoire, reste encore que cinq mois après les élections, on ne sache toujours pas quelle politique éducative le gouvernement sorti des urnes est susceptible de conduire. Cela laisse songeur sur ce qu’on appelle la démocratie.
Pour le reste – désolé d’y revenir – quelques heures après la lecture de la lettre de Guy Môquet, les parlementaires, sans doute inspirés par l’idéal de la Résistance, ont voté la loi Hortefeux sur l’immigration. Cette journée du 22 octobre, c’est promis, on en reparle sous peu sur « Journal d’école ».
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