Brutalisation
« Ce qui a été peu relevé c'est la militarisation du mode d'intervention de la police. A Villiers-le-Bel, c'était hallucinant. La systématisation et l'arrogance technologique des forces de l'ordre qui se déploient dans les quartiers atteignent des niveaux inégalés. Les hélicoptères et les drônes ont été de sortie. Sans parler de la quantité, de la masse des moyens engagés, les effectifs déployés qui renvoient à des états de siège. On passe des simples opérations de police à des opérations de type militaire. Cela renvoie à des événements vieux de plusieurs d'années, dans les anciennes colonies. »
C’est Hamé du groupe la Rumeur qui s’exprime ainsi. Pour ce qui concerne la loi Pécresse, j’ai été très frappé de voir avec quelle facilité, ces derniers jours, présidents d’université et chefs d’établissements ont fait appel à la police, qui est intervenue face aux étudiants et aux lycéens avec des moyens disproportionnés et une brutalité qui – hélas – tend à devenir la norme. Dans le cas présent, même si l’on peut discuter des moyens choisis par les étudiants, il s’agit pourtant d’un conflit social et de rien d’autre : l’envoi sur place de forces qui, effectivement, ont de plus en plus tendance à emprunter aux militaires leur équipement et un mode d’intervention qui n’a plus grand chose à voir avec un simple maintien de l’ordre, est particulièrement préoccupant. Le gouvernement n’accepte de discuter que sous la pression des événements et dans le même temps, use de moyens démesurés dès qu’il se sent mis en cause. Et Sarkozy voit des voyous partout. Si, comme il y a tout lieu de craindre, cette orientation se confirmait, c’est à l’émergence d’un régime qu’il faudrait bien qualifier de policier que nous assisterions. De toutes manières, il n’y a rien de bon à faire naître la peur et la haine.