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Journal d'école
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10 décembre 2007

Dérive laïque

Dans Libé d’aujourd’hui, un certain nombre d’associations prétendument laïques, je dirais plutôt chevènementistes, parmi lesquelles NPNS (suivez mon regard voilé), s’indignent de ce que des mères de famille portant un foulard – donc nécessairement soumises – aient pu avoir la prétention, ces impudentes, d’accompagner des voyages scolaires. Argumentation - attention, interdiction de s’esclaffer : « Depuis plus d’un siècle, la République et son école exigent des enseignants et des personnels éducatifs un devoir de réserve et une stricte neutralité, de façon à protéger les enfants de toute propagande et préserver une liberté de conscience naissante ». Stricte neutralité, devoir de réserve quand des enseignants apprennent aux élèves une grotesque Marseillaise et l’idéologie repoussante qui va avec ? Protéger les enfants de toute propagande et préserver la liberté de conscience, alors que toute une partie des programmes officiels d’éducation civique est conçue en étroite collaboration avec l’armée sous le nom d’éducation à la défense ? Qui, parmi les mouvements dits laïques, s’élève contre le miltarisme qui gangrène l’épreuve d’éducation civique au DNB, comme c’est le cas très régulièrement, contre les protocoles Education/Défense, qui soumettent les élèves à un bourrage de crâne éhonté ? Devoir de réserve encore lorsque des enseignants confient tout un pan de la mémoire scolaire aux Anciens d’Algérie ou des guerres coloniales ? Comment parler de « pensée autonome » alors qu’il s’agit manifestement d’enserrer les élèves dans un carcan idéologique dont on ne peut s’extraire ? On s’indigne donc devant un foulard mais on fait carpette devant les culottes de peau. Les signataires de cette tribune, qui vont jusqu’à évoquer « l’obscurantisme »  de ces mères d’élèves, ne font pas seulement preuve d’une stupidité sans bornes mais ils contribuent à la banalisation dans l’opinion d’un bon gros racisme épais, celui qui n’a même pas conscience de ce qu’il est.

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Commentaires
L
Merci à adcr pour le lien. Ne pas confondre racisme et préjugé, certes mais aussi se demander comment le racisme vient dans la tête des gens.
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T
je serai plutôt laïcard, mais que des mères de famille accompagnatrices soient voilées m'indiffère...<br /> <br /> plus préoccupant, le "retour du religieux" dans la sphère publique, comme élément identitaire genre "c'est mon choix de refuser de serrer la main de femmes"... Une "différence" que je me refuse à comprendre et à aimer.<br /> <br /> cf un article intéressant de Stratégies concernant ce phénomène dans l'entreprise<br /> <br /> "l'affichage d'une différence religieuse est-elle soluble dans l'entreprise ? Que révèle, chez un individu, l'exposition ostensible, voire ostentatoire d'un signe religieux dans son rapport aux autres ? Comment concilier des revendications religieuses diversifiées avec la cohésion d'équipe ? Un salarié qui réclame des repas kasher ou halal, un autre des pauses à répétition pour prier, un troisième qui refuse de saluer les femmes... Ces types de revendication religieuse, de plus en plus d'entreprises y sont confrontées. Mais rares sont celles qui osent en parler. Tabou ? Dounia Bouzar, anthropologue des religions, préfère parler de « déni » pour qualifier la situation. Il faut dire que le sujet est particulièrement épineux, il est tout sauf un thème de communication, du moins pour l'instant. La donne est peut-être en train de changer. Pour la première fois, en effet, dans l'histoire de leur profession, quelque trois cents directeurs des ressources humaines (DRH) ont débattu de la place de la religion en entreprise au cours d'un colloque organisé en novembre dernier par l'Association nationale des DRH (ANDRH) et le collectif Dynamique-Diversité.<br /> <br /> <br /> Gestion au cas par cas<br /> « De nombreux collègues restent dans le non-dit, craignant de paraître soit laxistes, soit racistes, explique Pascal Bernard, vice-président de l'ANDRH et DRH d'Eau de Paris. Ils se sentent totalement démunis face à cette problématique. » Selon des spécialistes du recrutement, certains employeurs auraient même tendance à discriminer discrètement à l'embauche pour ne pas avoir à traiter la question en interne. Il faut donc en parler pour pouvoir agir de façon adéquate. Expert en sciences des religions, Patrick Banon livre une première piste : « Pour éviter tout risque de tribalisation, explique-t-il, les revendications religieuses doivent être gérées au cas par cas, jamais par communauté car l'appréhension de la religion et de ses pratiques s'individualise de plus en plus. » <br /> <br /> Marc Cheb Sun, rédacteur en chef de Respect magazine, adresse pour sa part une mise en garde : « Le voile, la kippa, les pratiques religieuses en entreprise, chacun a son avis sur la question, mais notre subjectivité ne doit pas faire loi, estime-t-il. Le risque, c'est de définir l'autre sans lui. » Dounia Bouzar préconise également de « s'émanciper de ses présupposés et d'évaluer sur des faits le comportement des salariés » tout en précisant que « toute entrave au travailler-ensemble doit être désamorcée. » « »Mal nommer les choses rajoute aux malheurs du monde", disait avec raison Albert Camus, rappelle Dounia Bouzar. C'est pourquoi, il faut aider les DRH à faire la part des choses entre ce qui exprime une revendication légitime relevant de la liberté de culte et ce qui relève d'une manipulation du religieux créant un dysfonctionnement. » C'est d'ailleurs ce qu'elle fait depuis quelques mois dans des entreprises aussi diverses que PPR, Total, Vinci, Randstad, la Fnac, L'Oréal, HSBC, Schneider, Gaz de France ou Eau de Paris. Au programme, audit et sensibilisation des équipes comme prérequis indispensable à toute action. Avec pour certaines entreprises la mise en place de formations à ce sujet. L'ensemble des collaborateurs d'Eau de Paris devrait ainsi bénéficier de formations axées sur la compréhension des différences religieuses avant la fin du premier trimestre 2008."
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L
Dans l'idéal les enfants scolarisé dans notre pays ne devraient effectivement pas porter des signes distinctifs religieux. Dans l'idéal professeurs et accompagnants aussi. Mais ce débat a commencé dans un lieu géographique précis: l'est de la france. a un moment ou l'extreme droite s'approchait dangereusement d'un pourcentage lui permettant d'esperer se retrouver au second tour d'une présidentielle. L'est étant pas mal a droite...<br /> donc tout a été fait pour stigmatiser la religion musulmane. Ensuite le 11 septembre et 2002 ont fait le reste. Dans les faits leur papier est tres maladroit, mais est tres loin d'avoir la même teneur raciste que les caricatures danoises. (celles de Charlie Hebdo étant plus subtiles). <br /> Dans les faits également si le papier avaient stigmatisé d'autres religions cela aurait été moins vendeur.<br /> je ne suis pas sur que le racisme se trouve dans les propos des personnes qui ont fait le papier. mais plus dans la tête de ceux qui ont autorisé sa publication. Pour être plus correct je ne dirais pas racisme, mais préjugé.<br /> <br /> sinon sur le même sujet (la laïcité qui part en couille) je te propose cliquer sur ce lien.<br /> Avec lequel je suis bien plus d'accord:<br /> http://balthazarcastiglione.blogspot.com/2007/10/viens-jouer-au-ping-pong-et-prier-on.html
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