Discours de Dakar, de Latran, de Périgueux : une continuité certaine
Donc, à l’école primaire, jusqu’à ce jour 15 février 2008, on n’apprenait plus rien : ni à lire, ni à écrire, ni à compter, ni à faire des efforts, ni à s’instruire, pas davantage que les règles de la vie en commun, de la vie en société. Heureusement, en ce jour béni, Sarkozy est venu et d’un mouvement du menton a restauré tous ces « fondamentaux » que 40 ans de laxisme soixante-huitard avaient jeté aux oubliettes. Pourquoi aujourd’hui et pourquoi à Périgueux ? Périgueux, c’est la ville d’un des employés de Sarkozy, accessoirement ministre de l’Education nationale, en situation difficile à quelques semaines des élections municipales ; alors, ce discours de Périgueux, dans la lignée des discours de Dakar ou du Latran, il faut le prendre pour ce qu’il est, comme la contribution à la campagne électorale d’un copain dans l’embarras. Quant à l’intérêt des écoliers – à qui l’employé a quand même sucré une demi-journée de travail - quant à définir une politique éducative apte à faire face aux défis du siècle, on n’y songe même pas, ce n’est pas son objet. Il s’agit d’abord et uniquement de flatter son électorat. L’école au service de pouvoir politique. Pour cela, tous les moyens sont bons, même les pires : les éructations présidentielles sur les leçons de « morale et de civisme », aux remugles franchement pétainistes, sauront combler d’aise tous ceux qui rêvent d’une société au garde-à-vous. Un pays qui s’est donné pour chef un milliardaire, copain de milliardaires, un type qui laisse tomber femmes et enfants comme de vieilles chaussettes lorsqu’ils ne lui servent plus, préfère évidemment se tourner vers l’école et ses enfants plutôt que de se regarder dans la glace pour y découvrir son bien triste visage. Il paraît que Sarkozy voudrait que les élèves se lèvent pour écouter la Marseillaise, alors que, s’il faut écouter cet hymne bête et méchant, c’est en se tapant le cul par terre, comme dit la chanson. Mieux, ne pas l’écouter du tout. On s’y emploiera, promis juré. A bientôt.