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Journal d'école
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1 mai 2008

Violence à l'école : pourquoi donc s'en priver ?

Face au coup de folie d’un collégien à Meyzieu, toujours les mêmes réactions politico-médiatiques affligeantes. Un ado en pleine détresse, à la dérive, mais qui ne trouve personne à qui parler. Certes, il est légitime de poser la question : où sont les médecins scolaires, les psychologues scolaires, les infirmières scolaires, les assistantes sociales scolaires ? Et pourquoi des dizaines de milliers d’adultes ont-ils disparu des établissements ces dernières années ? Mais on ne peut s’empêcher non plus de dénoncer la perversité d’un discours, souvent entendu au sein de l’institution, qui se refuse à considérer un prof comme éducateur, le cantonant dans le rôle de distributeur de connaissances scolaires : on ne parle pas avec le prof, on écoute le prof et l’on se tait. Et devant tout dérapage, parce que les élèves sont des ados, on appelle la police. Avec les résultats que l’on sait. En 2002, un ministre délégué de l’Education nationale parlait de « lever le tabou de la violence scolaire. L’objectif est de faire baisser la violence de moitié en cinq ans ». Le ministre s’appelait...Darcos et les cinq ans sont passés. Il faut dire que nos ministres n’ont pas manqué d’imagination : partenariat renforcé avec la police, caméras de surveillance, règlements intérieurs drastiques. Ah, j’allais oublier la note de vie scolaire qui devait ramener le calme et la sérénité dans les établissements. La prochaine étape sera probablement la disparition de la justice des mineurs par trop laxiste. D’ailleurs, le collégien de Meyzieu vient d’être inculpé pour tentative d’assassinat et à ce titre il n’encourt que 20 ans de prison. Notoirement insuffisant, n’est-ce pas. Ne faudrait-il pas carrément envisager la rétention de sûreté pour tout comportement déviant ? Dati y songe...

Pour Eric Debarbieux, président de l’Observatoire international de la violence à l’école, les solutions sont connues : « A problème complexe, il y a une solution simple et c'est la mauvaise. Penser que l'augmentation de la répression, du lien avec la police, va traiter ce type de problème est un leurre total. Cela ne peut se faire que par une véritable révolution de la formation des personnels d'abord. On sait que climat scolaire et violence à l'école sont très fortement corrélés. On sait qu'un enseignant formé à la gestion du stress, à la gestion du groupe est un enseignant qui a deux fois moins de risques qu'un autre de se faire agresser ou que ses élèves s'agressent entre eux. »

Certes, mais former les enseignants à la gestion des conflits est politiquement moins payant qu’envoyer la police et ouvrir des prisons. Et l’on ne voit pas pourquoi les politiciens se priveraient – en faisant réellement baisser la violence à l’école – d’un thème qui leur apporte tant de voix aux élections. La violence à l’école a encore de beaux jours devant elle.

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Commentaires
B
"épargnez mes parents svp<br /> <br /> vos élucubrations pseudo-psychologique qui confinent aux mantras qu'on trouve dans les sectes, et qui font de l'enfant l'être pur par essence, vide entonnoir dans lequel se déverse la violence des parents, est risible."<br /> <br /> Mais il ne s'agit pas de ça, je n'ai jamais eu ce genre de propos sur les enfants, c'est vous qui dites ça, je dis que l'enfant ne peut pas se protéger de ses parents et que ceux ci peuvent en faire "ce qu'ils veulent", je n'ai jamais dit non plus que l'enfant était pur, ou allez vous cherchez ça ?
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B
Il n'y a pas que ça dans ce site, mais il est vrai que la relation mère enfant est important, dans un pays nordique (on sait qu'ils sont en avance sur tout) le congé maternité est d'un an, preuve qu'ils ont compris l'importance de la relation mère enfant!<br /> <br /> Voir la vidéo conférence la dessus et les questions à la fin sont très intéressantes et montre comme en France on est fermés à tout ce qui concerne les enfants et les nouvelles découvertes sur leur développement et leurs besoins:<br /> http://maltraitances.blogspot.com/2008/04/lattachement-du-bb.html<br /> <br /> Malheureusement, les politiciens en France actuellement ne semblent pas comprendre que pour réduire la criminalité et les violences à l'école (que ce soit d'élèves ou d'enseignants) il faut se soucier de l'enfant dès le début de sa vie.
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T
tout le site regardconscient n'est qu'une éloge à sens unique de la relation mère enfant, soi disant pour éviter de produire des adultes traumatisés... C'est oublier qu'un des rôles du père, et accessoirement de l'école, c'est justement de réussir la séparation mère-enfant, d'arrêter, l'âge venu, la relation fusionnelle maternelle qui, si on la laisse faire, empeche l'enfant de devenir un adulte autonome et responsable. Ne jamais sortir des jupons de sa mère envahissante, ne jamais "couper le cordon", c'est une autre forme de traumatisme!<br /> <br /> bon je m'éloigne du sujet mais le site de Bubul n'a pas de forum...
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T
lu sur le site de Bubul dans une lettre ouverte à F. Bayrou : "Je vous demande donc de ne pas intensifier la fracture relationnelle qui sévit en France en valorisant le travail de la femme au détriment de sa relation indispensable au bon développement de son (ses) enfant(s)."<br /> <br /> Où comment renvoyer les femmes à la cuisine sous couvert de privilégier leur relation à l'enfant...<br /> Je vais faire pour une fois mon LubinLofi : "vous savez que Le Pen préconise la même chose ???"
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M
"Moi la philosophie ne m'intéresse pas, je sais que..." Heureuse philosophie, qui ne sait pas ce qu'elle perd...
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