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Journal d'école
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31 mai 2008

Drogue, drogues

Deux lycéens du Maine-et-Loire, deux dangereux délinquants, interpellés par la police pour « trafic » de cannabis, un trafic tournant autour de 300à 800 euros par mois (Ouest France, 31/05/2008). Des sommes colossales, comme on le voit, à faire pâlir d'envie les dirigeants de la Société Générale. L’un des lycéens, âgé de 19 ans, est aujourd’hui en prison. Comme toujours pour ce genre de choses, il n’a pas été jugé mais il se trouve déjà en prison. Il restera sans doute toute sa vie reconnaissant à son proviseur qui l’a dénoncé à la police, un proviseur qui se fait donc une haute estime de sa fonction d’éducateur. Un éducateur ? Ou plutôt un serviteur zélé de la justice et qui ne s’est sans doute pas posé la question de savoir lequel, du cannabis ou de la prison, était le plus dangereux pour un jeune de 19 ans. Avec les menaces et les poursuites lancées contre des lycéens suite aux dernières manifestations, cette histoire est à mettre en rapport avec la répression croissante dont font l’objet les comportements des jeunes, lorsqu’ils sont jugés déviants par rapport à la norme. Et la norme, dans cette éponge imbibée d’alcool qu’est l’Anjou, c’est le petit rosé ou le petit blanc. Avez-vous remarqué, d’ailleurs, ce « petit » ajouté comme épithète lorsqu’il s’agit du vin ? Et pour celui qui préfère son « petit » joint ? Il est vrai que l’alcool est un pilier de l’économie locale et le consommateur non pas un délinquant mais un bon citoyen. Belle hypocrisie de l’Education nationale : quand on sait que les caves du Saumurois font régulièrement l’objet de voyages scolaires, on se dit que les chefs d’établissement, décidément, ont une vision très sélective des drogues.

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Commentaires
T
"A toute époque, partout dans le monde, c'est la peur de désobéir qui a mené à la dictature."<br /> <br /> Une "petite phrase" de Lubin.<br /> <br /> Qui en dit beaucoup pour moi.<br /> <br /> J'adhère à 100%<br /> <br /> Je la remets et la réactive dans ma tête et je l'affiche dans ma chambre.<br /> <br /> Parce que depuis que je suis ado, j'ai toujours marché avec mes profs d'histoire, peut-être ?<br /> <br /> Vous faites ce que vous voulez, mais moi, j'aime cette phrase, elle m'a toujours accompagné et tenu chaud !<br /> <br /> "Ami, entends-tu..." me chantait mon grand-père...
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T
Avec un nombre très important de morts à leur actif, ne pouvons-nous affirmer que les alcooliers mènent légalement ici et maintenant une activité criminelle ?<br /> <br /> Nan mais je vous pose la question !
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T
"se poser des questions, traîner les pieds, étouffer les affaires, mais ne pas faire de bruit ;"<br /> <br /> c'est typiquement ce que fait le chef de l'établissement ou enseigne ma compagne. Total : des jeunes profs femmes pas soutenues face aux "rebelles à toute autorité" que sont leurs élèves, et donc des mutations en province, des démissions dans les têtes, des dépressions.<br /> <br /> Je pense que le souci d'un principal, avant de tenir tête à " la dictature", serait d'empecher la tyrannie que des ados à l'ignorance et au culot décomplexé exercent sur le jeune corps enseignant. Car ces profs qui subissent violences verbales et humiliations ont, en plus, intégré pleinement votre discours culpabilisateur et moralisateur, relayé par les collègues syndicalistes ou juste moutonnières : elles ne se défendent pas, car tenter de rétablir leur autorité, c'est presque du fascisme !
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M
Et allez, c'est reparti pour un tour avec le couplet "tous contre la dictature"... alors qu'il est question de vulgaire trafic de shit, et de maximisation du profit, rappelons-le. Il faudrait arrêter de faire passer l'idée que ces trafiquants sont des "victimes"...
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L
La question du rapport à l'autorité doit poser pas mal de problèmes aux chefs d'établissement et cela devrait s'agraver dans les années qui viennent : fichage de plus en plus systématique des élèves, communication d'éléments personnels et familiaux aux autorités, exigences des politiques - ainsi, il y a peu, Dati réclamant que toute "incivilité" soit rapportée au procureur - sans parler de la question des sans-papiers etc. <br /> En face de cela, plusieurs attitudes sont possibles :<br /> - obéir sans se poser de question, soit parce qu'on est d'accord avec l'autorité, soit parce qu'on n'a jamais appris à désobéir, soit qu'on pense aux palmes académiques en fin de carrière ; <br /> - se poser des questions, traîner les pieds, étouffer les affaires, mais ne pas faire de bruit ;<br /> - faire passer sa conscience avant le respect des circulaires ; si l'on juge que la loi est mauvaise, se bouger pour la faire évoluer, comme c'est un droit en démocratie.<br /> A toute époque, partout dans le monde, c'est la peur de désobéir qui a mené à la dictature.
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