Evitons la catastrophe !
Les dés sont pipés : face à un gouvernement qui utilise l’école comme une variable d’ajustement de sa communication, face à une opinion publique majoritairement mal informée ou désinformée par des médias paresseux ou peu scrupuleux, face à l’absence d’alternative politique crédible en matière éducative, il est important que les professionnels de l’éducation prennent leurs responsabilités. La grève a montré ses limites, il faut inventer d’autres moyens d’action. Plusieurs initiatives vont dans le bon sens.
Antoine Prost lançait le 28 mai dans Le Monde un appel contre ce qu’il appelle un « Munich pédagogique » : la suppression du samedi matin à l’école primaire et son remplacement par des heures de soutien sur l’efficacité desquelles personne ne se fait d’illusion. Son texte est repris sous forme de pétition à signer sur le site des Cahiers pédagogiques.
A l’initiative du Snuipp 44, un appel à la désobéissance pédagogique : « Nous n’appliquerons pas les programmes Darcos ». Les signatures sont les bienvenues.
De leur côté, des parents lancent un mouvement d’occupation d’écoles pour la nuit du 13 juin : 1000 écoles doivent servir de dortoirs « pour éviter un réveil douloureux à la rentrée prochaine ».
La politique de Darcos, lancée d’en haut, sans aucune concertation, sans autre but que la satisfaction d’intérêts personnels, n’est pas légitime. Le ministère de l’EN n’a de cesse, depuis plusieurs années – cela avait commencé avec Robien - de dresser les parents contre les profs, les profs les uns contre les autres, les profs contre les élèves. Les dernières déclarations de Sarkozy sur la formation des enseignants ressemblent plus à de la provocation qu’à la volonté de surmonter les problèmes, réels, de l’Education : comment adapter au 21e siècle un système éducatif obsolète, hérité du passé. Il appartient aux profs, aux parents, de ne pas tomber dans le panneau.