"Nous sommes tous des professeurs d'écoles"
« Nous assistons aujourd’hui à une attaque en règle contre l’école primaire (...) C’est, en même temps, une attaque contre la pédagogie que l’école primaire incarne : une pédagogie rigoureuse et exigeante, mais qui n’exclut pas, pour autant, l’attention aux difficultés de chacun et la construction du collectif. Cette attaque s’inscrit dans un contexte de libéralisation générale : on nous ressert, sous les oripeaux de la « modernisation », la vieille idée du 18ème siècle selon laquelle « les vices privées font les vertus publiques » et « la concurrence garantit la qualité » ! Cette attaque s’effectue en flattant tous les individualismes et en imposant, simultanément, une technocratie de plus en plus insupportable… Elle vise, en réalité, un des fondements de la République, indispensable plus que jamais à notre démocratie : la formation d’un sujet, capable, parce qu’il s’inscrit dans un passé et se projette dans un futur, de « penser par lui-même (...)
Les enseignants du premier degré, parce qu’ils font corps avec le projet de la République, parce qu’ils incarnent ce que la droite au pouvoir déteste le plus, sont, aujourd’hui, attaqués de toutes parts et atteints dans leur identité même. Ils seront nombreux à le dire le 20 novembre et au-delà. On aimerait bien qu’ils soient rejoints par tous leurs collègues, par les parents et par tous les citoyens attachés à la justice sociale et à la mise en œuvre d’une éducation émancipatrice. »
Une tribune de Philippe Meirieu à lire intégralement sur son site.