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Journal d'école
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20 novembre 2008

"Nous sommes tous des professeurs d'écoles"

« Nous assistons aujourd’hui à une attaque en règle contre l’école primaire (...) C’est, en même temps, une attaque contre la pédagogie que l’école primaire incarne : une pédagogie rigoureuse et exigeante, mais qui n’exclut pas, pour autant, l’attention aux difficultés de chacun et la construction du collectif. Cette attaque s’inscrit dans un contexte de libéralisation générale : on nous ressert, sous les oripeaux de la « modernisation », la vieille idée du 18ème siècle selon laquelle « les vices privées font les vertus publiques » et « la concurrence garantit la qualité » ! Cette attaque s’effectue en flattant tous les individualismes et en imposant, simultanément, une technocratie de plus en plus insupportable… Elle vise, en réalité, un des fondements de la République, indispensable plus que jamais à notre démocratie : la formation d’un sujet, capable, parce qu’il s’inscrit dans un passé et se projette dans un futur, de « penser par lui-même (...)

Les enseignants du premier degré, parce qu’ils font corps avec le projet de la République, parce qu’ils incarnent ce que la droite au pouvoir déteste le plus, sont, aujourd’hui, attaqués de toutes parts et atteints dans leur identité même. Ils seront nombreux à le dire le 20 novembre et au-delà. On aimerait bien qu’ils soient rejoints par tous leurs collègues, par les parents et par tous les citoyens attachés à la justice sociale et à la mise en œuvre d’une éducation émancipatrice. »

Une tribune de Philippe Meirieu à lire intégralement sur son site.

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Commentaires
T
Meirieu vous gave ?<br /> Essayez Darcos !
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L
Précision technique : mon commentaire "abus de langage" était destiné au fil de discussion "En banlieue etc" et non à celui-ci. Mais ce matin, l'envoi des commentaires sur mon blog (et peut-être chez Canalblog) semble avoir connu des défaillances.
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V
"Il faut croire que la lecture est chose difficile, puisque Victor fait dire à l'étude qu'il cite (parue dans le Monde de l'éducation, mars 2006) le contraire de ce qu'on y trouve.<br /> A la question : "Faut-il donc revenir aux vieilles méthodes enseignant exclusivement le B-A-BA de manière répétitive et dénuée de sens ?", les chercheurs répondent : "Certainement pas."<br /> <br /> Mais ai-je dit le contraire ? La question est posée de façon tellement absurde qu'aucun enseignant ou chercheur digne de ce nom n'oserait répondre "oui" !<br /> Il n'empêche que la recommandation du "déchiffrage systématique et précoce" étant accompagnée d'une condamnation explicite des méthodes globales et semi-globales, que reste-t-il ? C'est un peu "globale et syllabique sont dans un bateau, globale tombe à l'eau...".<br /> Guy Morel a brillamment montré que la méthode "lecture-écriture" de Ferdinand Buisson était bien supérieure à des méthodes syllabiques ultérieures de type Boscher.
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C
comme d'habitude. Je bats ma coulpe, avec, je l'espère, tous les autres malotrus concernés, et je propose une lecture commentée de la tribune de Meirieu:<br /> - "Nous sommes tous des profs d'école": depuis le "Ich bin ein Berliner" de JFK à Berlin, tarte à la crème de tous les discours moralo-politiques en mal d'inspiration (repris par Robert Hue: nous sommes tous des Michelin...etc et bien d'autres); n'a dégal en termes de formule galvaudée que le "Je fais un rêve" de M.L. King (repris par Marie-Georges Buffet...etc et bien d'autres). Ca situe effectivement le niveau du débat: personnellement je n'en peux plus de cette formule creuse rebattue à toutes les sauces. Pitoyable.<br /> - "remise en question des modèles pédagogiques de l’école maternelle, pourtant solidement ancrés dans une tradition et étayés par la recherche"; traduisez: on m'oublie, moi, c'est dégueulasse, avant qu'on s'en prenne aux pédagogos j'étais rue d'Ulm à Paris, j'avais mes entrées au ministère, maintenant je suis obligé de grenouiller à Lyon et tout le monde se fout de ce que je dis; faites quelque chose!<br /> - "assouplissement de la carte scolaire et publication, plus ou moins officielle, des résultats des écoles afin de fournir aux parents – ainsi réduits à des consommateurs d’école – les indicateurs nécessaires pour développer des stratégies individuelles au détriment de la confiance dans le service public"; traduisez: vous n'allez quand même pas offrir à tout le monde la possibilité de contourner, comme moi, la carte scolaire? Vous comprenez bien que les privilèges n'ont de sens que s'ils sont réservés!<br /> -"suppression invraisemblable des IUFM": arrêtez! On m'a déjà viré de l'INRP, on casse les IUFM, vous ne voulez pas me renvoyer devant des élèves non plus?
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L
Il faut croire que la lecture est chose difficile, puisque Victor fait dire à l'étude qu'il cite (parue dans le Monde de l'éducation, mars 2006) le contraire de ce qu'on y trouve.<br /> A la question : "Faut-il donc revenir aux vieilles méthodes enseignant exclusivement le B-A-BA de manière répétitive et dénuée de sens ?", les chercheurs répondent : "Certainement pas. Sur ce point nous rejoignons largement l'avis du monde enseignant pour dire que les méthodes qui, dans l'état actuel de l'art, semblent optimales, initient l'enfant non seulement au déchiffrage mais également à la morphologie, à la syntaxe, à la compréhension des textes ayant un sens, ainsi qu'à l'écriture..."<br /> <br /> Quant à tirer Ouzoulias dans le camp des partisans des méthodes traditionnelles, c'est, dirons nous, un abus de langage. A propos de l'étude ci-dessus, Ouzoulias écrit en effet : "Quoique l'expression "b-a, ba" soit synonyme de "facile" dans le langage ordinaire, la plupart des chercheurs savent bien qu'il ne suffit pas qu'on leur enseigne le déchiffrage pour que tous les élèbes l'apprennent" (http://education.deveni.free.fr/Lecture.htm#ouzoulias2)<br /> Pour connaître le point de vue d'Ouzoulias, le mieux est quand même de lui donner la parole : http://www.cafepedagogique.net/searchcenter/Pages/Results.aspx?k=lecture<br /> Bon, deci dit, cette polémique fait un peu daté et n'intéresse pas grand monde, à commencer par les enseignants. En cherchant à faire de la lecture un objet de polémiques politiciennes, Robien ne s'était pas grandi ; d'ailleurs, cela ne lui a pas vraiment porté chance...
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