Andahuaylillas
[Photo les Chemins du Baroque]
Cet orgue, que l’on peut voir et écouter à l’auditorium du couvent Saint Ulrich à Sarrebourg, siège du Centre international des Chemins du Baroque, a une histoire peu banale : il s’agit d’une copie à l’identique de l’orgue historique d’un petit village du Pérou, Andahuaylillas. On pourra lire en détail sur le site des Chemins du Baroque l’histoire de cette restauration et d’une coopération exemplaire menée depuis plusieurs années avec l’ancien pays des Incas par cette association, bien connue des amateurs de musique baroque (productrice notamment du label K617).
Si cette info trouve place ici, c’est aussi parce que l’orgue est l’œuvre d’un partenariat entre les Chemins du Baroque et le Lycée professionnel de Sarrebourg : pendant trois ans, les lycéens ont travaillé à cette réalisation avec Jean-François Dupont, facteur d’orgue. Les promoteurs de l’opération expliquent à juste titre : « (...) Dans notre monde de spécialisation à outrance, activités manuelles et intellectuelles semblent séparées à jamais. Il en résulte que le domaine de la création artistique est de plus en plus réservé à des catégories sociales bien spécifiques, à l’exclusion des travailleurs manuels lorsque ceux-ci n’ont pas la chance de pouvoir s’exprimer dans le seul domaine qui soit intermédiaire entre l’art (et plus particulièrement celui de la musique) et le travail manuel : l’artisanat. Sans les artisans, en effet, qu’ils soient luthiers ou facteurs d’orgue, point d’instruments et donc, point de musique(...) »
Pour tous ceux – ils sont nombreux – qui n’ont que méfiance et soupçons pour les jeunes, mépris et moquerie pour l’éducation, cet investissement des lycéens et le chef d’œuvre qui en est l’accomplissement apportent un flagrant désaveu.
C’est avec cette histoire quand même réconfortante que je voulais terminer cette année et présenter mes vœux aux lecteurs, fidèles ou non, aux visiteurs, réguliers ou de passage, de mon Journal d’école. Bonne année à tout le monde !