Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal d'école
Publicité
Archives
30 mars 2009

Les dessous de la jupe

Des « élèves impossibles, suppôts d’imams, serial violeurs, barbares ... [des profs] collabos, (...) pactiseurs de barbarie, ...qui viennent au lycée culotte baissée, ... qui se trimballent avec le Coran dans le cartable, qui le connaissent mieux que leurs élèves même – et qui s’en vantent (...) » De qui, ces lignes hideuses qui puent le racisme, qui relèvent du délit d’incitation à la haine raciale ? Pas de Le Pen, trop occupé au Parlement européen avec sa nouvelle sortie sur la Shoah mais plus simplement de Brighelli sur son blog à propos de la « Journée de la jupe ». On ne s’étendra pas sur ce film caricatural et abject, encensé par l’extrême-droite et qui fait davantage pour la diffusion des clichés racistes que toute la propagande du Front national. Le machisme, n’est-ce pas, la violence et l’intolérance, ça ne se voit que dans des collèges de banlieue, avec des élèves issus de l’immigration, jamais dans les lycées huppés, dans les collèges de la France profonde où l’on chercherait vainement un élève à la peau sombre. Le sexisme, comme on le sait, c’est le truc des Arabes mais pas des bons Français. Les violences conjugales, on n’en a jamais vues chez les braves gens bien de chez nous. Pourquoi faut-il qu’en France la dénonciation de la violence et de la bêtise cible en priorité les Arabes et les Noirs ? Parce qu’ils y seraient génétiquement ou culturellement enclins ? On ne peut croire à l’honnêteté d’un film qui repose sur de tels sous-entendus. Ce genre d’entreprise n’est jamais innocent. 

Avec ces fantasmes sordides portés à l’écran, Brighelli retrouve ses combats de toujours. Il est ici chez lui, toujours prêt à la ratonnade, fulminant sa haine des élèves, « des tarés-frustrés-péteux incapables de séduire ». On retrouve ici les douteuses obsessions de l’auteur de Fin de récré (p.122), adversaire de la mixité, partisan de l’uniforme, qui voit dans le pantalon une « contrainte » imposée aux femmes, et qui se permet de juger « obscènes » et « vulgaires » les marques d’une féminité qu’il est trop vieux pour comprendre, comme il ne comprend rien au monde d’aujourd’hui. Vieux et ridicule, Brighelli.

Dans une interview, Lilienfeld, le réalisateur du film, affirme qu’il est urgent de « remettre le professeur au centre de l’école, pas l’élève », formule éculée et bien connue, qui vient à point nommé nous rappeler qu’en matière éducative, la nostalgie des bonnes vieilles méthodes est indissociable des délires politiques les plus inquiétants.

Publicité
Publicité
Commentaires
M
"Lorsque vous, vous affirmez que les arguments de Lubin sont démontés dans le film, je suis prêt à vous croire. Mais vous restez dans l'affirmation et non dans la démonstration.<br /> <br /> Pour ma part, je ne connais pas Lubin et ne peut dire s'il a vu ou non le film."<br /> <br /> J'y reviendrai. Mais je suis quasiment certain que Lubin n'a pas vu le film, les arguments qu'il utilise étant en partie ridiculisés dans le fil, ce qui est pour le moins contre-productif.
Répondre
J
Pour info, Mélès,<br /> <br /> le terme pavlovien, c'est moi qui l'utilisait dans le titre de mon commentaire pour signaler que certains réagissent systématiquement contre l'auteur, quelque soit le propos et les idées défendues.<br /> Un simple exemple : Lubin argumente, sur Rue 89, par rapport à ce qu'il semble avoir vu du film. On peut ne pas être d'accord avec son point de vue, le trouver partisan, mais au moins, il dit sur quel point du film il s'appuie.<br /> <br /> Lorsque vous, vous affirmez que les arguments de Lubin sont démontés dans le film, je suis prêt à vous croire. Mais vous restez dans l'affirmation et non dans la démonstration.<br /> <br /> Pour ma part, je ne connais pas Lubin et ne peut dire s'il a vu ou non le film.
Répondre
M
"Crier à l'imposture" faisait référence à la contribution de Lubin, alias Bernard Girard, sur Rue 89. "Pavlovien" aussi, d'ailleurs: crier au racisme par rapport à un film qu'on n'a visiblement pas vu (j'en veux pour preuve que la plupart des arguments du même Lubin se retrouvent tel quels, et sont d'ailleurs démontés, dans le film), c'est effectivement pavlovien: je ne vois pas d'autre terme. Si vous n'êtes pas capable de vous en rendre compte, c'est votre problème, mais pour ma part je ne rentrerai pas dans une discussion oiseuse quant à l'honnêteté intellectuelle supposée des uns ou des autres.
Répondre
J
Toujours aussi stérile , Mélès. C'est probablement la conséquence de votre conditionnement pavlovien qui consiste à toujours réagir selon le nom des auteurs de commentaires et non selon le contenu.<br /> <br /> Et j'ai la prétention d'être honnête intellectuellement, ce qui ne me semble pas être votre cas.<br /> Quand à "crier à l'imposture", je ne vois pas à quoi vous faites allusion.
Répondre
M
"J'ignorais: Cela confirme l'honnêteté, (et non le côté partisan et opposant systématique d'autres)de mon post du 31 mars, dans lequel je critiquais le caractère polémique de l'article de Lubin."<br /> C'est ça, lançons-nous des fleurs. Cela dit, la forme change, le fond est le même, et c'est bien là le problème. Et crier à l'imposture quand on est soi même dans la posture ne manque pas de sel. Quant à l'allusion à Pavlov, c'est une mise en abyme?
Répondre
Publicité