Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal d'école
Publicité
Archives
16 juillet 2009

Un courtisan récompensé

Pour ses bons et loyaux services et son dévouement sans faille au sarkozysme éducatif, Brighelli vient d’être fait chevalier de la légion d’honneur sur proposition de son ministre de tutelle. Brighelli le rebelle, Brighelli l’insoumis, Brighelli le martyr tombe le masque une nouvelle fois devant Brighelli le flatteur, Brighelli le courtisan, toujours à son affaire sous les ors de la république et dans les cabinets ministériels. On sait de longue date ce qu’il en est de ce soi-disant esprit de résistance mis en avant dans la mouvance conservatrice : Boutonnet qui devait se cacher pour faire des dictées dans sa classe, Le Bris persécuté pour ses leçons de grammaire – mais décoré de l’ordre du Mérite par Darcos en personne - Brighelli exclu du jury du CAPES – avant, rappelons-le de même, d’être réintégré sur décision du ministre de l’époque. Mais au final tout ce petit monde se retrouve propulsé conseillers pas du tout occultes de Darcos par la force de pamphlets et d’une bruyante présence sur les plateaux de télé, bien davantage que par la pertinence des arguments développés.

Cet honneur rendu à Brighelli est évidemment à mettre en regard des menaces de plus en plus pressantes et des lourdes sanctions prononcées contre les enseignants désobéisseurs du primaire qui ont choisi de faire vivre leur pédagogie plutôt que de plier devant les caprices officiels. C’est peut-être aussi un signal fort adressé par Chatel au milieu enseignant. A peine un mois après sa nomination, le nouveau ministre semble bien avoir choisi son camp.

Publicité
Publicité
Commentaires
T
La gauche cul-cul bien pensante, citoyenne du monde, humaniste théorique, ouverte à tous les vents, qui sacrifie la conservation sur l'autel du progrès et de la dérèglementation, qui admire toutes les identités sauf celles que réclament de conserver les français déboussolés, dont Lubin est un des représentants les plus caricaturaux, a perdu son magistère idéologique et moral, qu'elle ne défend plus qu'à coups d'insultes et d'excommunication...<br /> Journalistes, profs, politiciens, associatifs, communicants... tous sentent le vent tourner. <br /> <br /> aujourd'hui on se se souvient que pour se définir dans la mondialisation on a besoin de repères, de critères, de limites, de bornes, de valeurs communes (que de gros mots hein ?) <br /> <br /> Il ne s'agit pas d'exclure qui que ce soit mais de savoir qui l'on est pour pouvoir s'aimer, et ainsi accueillir les autres avec une exigeante tolérance.<br /> <br /> Ceux qui crient au lepénisme dès qu'on fait mine de vouloir se définir par rapport à autrui n'ont rien compris à l'époque, et vont se prendre un sacré retour de manche dans la tronche. Tant mieux.
Répondre
P
Faire un parallèle entre un pamphlétaire et un chercheur mérite les applaudissements!<br /> C'est toujours intéressant et souvent source d'avancées que de lire des pamphlets, même jusqu'auboutistes...<br /> Mais c'est beaucoup plus formateur de lire des ouvrages de fond, précis, étayés qui permettent de mieux enseigner, notamment pour des élèves en difficulté.<br /> Les pamphlets de Brighelli aident sûrement à réfléchir, les travaux de Meirieu aident à travailler, mieux et plus efficacement, quoi qu'en hurlent les "antipédagogistes".<br /> Ce n'est pas le bretteur Brighelli qui est honoré par la république, quoi que; c'est le conseiller, celui qui a "fait" les programmes de 2007 puis 2008 pour l'école primaire.<br /> Meirieu, c'est le travailleur, le chercheur en éducation qui est honoré.<br /> On peut bien comparer / opposer les deux, reconnaître que l'un devrait refuser ce que l'autre accepte...<br /> Je m'en fous! La République est ainsi faite, elle honore des personnes différentes pour des raisons différentes, parfois opposées. N'est-ce pas là la richesse de notre nation, et les marques emblématiques de notre histoire ? <br /> Le débat sur "l'identité nationale" qui débute sera-t-il dans cette veine humaniste et respectueuse / reconnaissante (dans le double sens de "reconnaissance de paternité / de dette / du ventre" et de gratitude) des diversités qui composent notre pays?<br /> Malheureusement, j'en doute !<br /> Serez-vous dogmatiques comme vos propos le traduisent ou ouverts et en réflexion ?
Répondre
S
En gros vous êtes en train de répondre "hébah heu, toi-même d'abord !! Et puis c'est çui qui dit qui y'est !"<br /> Vous m'excuserez, ce genre de puérilité m'attendrit de la part d'un enfant de 7 ans. Pas de la votre.
Répondre
M
"Quand on n'est ni un rebelle, ni une victime, ni un rebus, ni un désapprouvé, ni un original, mais qu'on continue à se prétendre tout ça à la fois tout en sachant parfaitement que ce n'est pas vrai (quand on accepte les honneurs, on sait de fait qu'on n'est pas victime d'une cabale), tout ça pour obtenir de bonnes grâces ça et là, alors, on devient un escroc."<br /> <br /> On parle bien du parcours de Meirieu, là, non?
Répondre
S
La différence entre Brighelli et Meirieu, c'est que Meirieu ne prétend pas être victime d'une cabale contre son esprit de rebellitude et ne se prétend pas politiquement incorrect alors que ses idées sont, concrètement, au pouvoir et approuvées par une grosse majorité de français.<br /> <br /> Ce que montre Lubin, c'est qu'il y a une certaine hypocrisie à se la jouer rebelle et victime quand on est en fait dans la Cour du Roi avec l'assentiment du peuple.<br /> <br /> La politique-victime, ça rapporte (en terme de succès de ses idées, je ne parle pas d'espèces sonnantes et trébuchantes), mais quand ce n'est pas basé sur des faits réels, ça s'appelle de la malhonnêteté intellectuelle. <br /> <br /> Quand on n'est ni un rebelle, ni une victime, ni un rebus, ni un désapprouvé, ni un original, mais qu'on continue à se prétendre tout ça à la fois tout en sachant parfaitement que ce n'est pas vrai (quand on accepte les honneurs, on sait de fait qu'on n'est pas victime d'une cabale), tout ça pour obtenir de bonnes grâces ça et là, alors, on devient un escroc.<br /> <br /> <br /> Mais rien ne plait plus au français moyen que de se prétendre super original et super politiquement incorrect en beuglant les mêmes propos que 80-90% de ses concitoyens.<br /> <br /> Vous trouverez exactement le même phénomène chez les amateurs de la baffe, avec 40000 andouilles défendant un prof "seul au monde" (ce qui à l'échelle d'une pétition est énorme) pendant qu'on peinait à récolter 200 signatures pour Alexandre, et avec 85% de français qui utilisent la baffe ou la fessée tout en affirmant que ya trop de baffes qui se perdent et que les problèmes de la société française c'est la faute au laxisme (balladez vous juste une fois dans un collège d'un pays où le nombre de partisans de la baffe avoisine les 10%, vous mesurerez la différence).<br /> <br /> <br /> Meirieu a sans doute des défauts, mais lui au moins n'inverse pas sciemment les rôles pour se donner le plus beau et le plus vendeur.
Répondre
Publicité