Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal d'école
Publicité
Archives
22 juillet 2009

"L'histoire et les trois mémoires"

« En nous interrogeant sur l’histoire et sur la mémoire, nous nous situons d’emblée au cœur du problème culturel de l’école. Celle-ci, principalement au niveau du collège, est le lieu d’une acculturation forcée. La transmission obligatoire d’une culture produite pour les élites sociales du XIXe siècle à des jeunes de la fin du XXe siècle explique qu’ils soient incapables dans leur majorité, psychiquement et mentalement de se l’approprier. Non par défaut d’intelligence, mais parce qu’ils sont les enfants d’une société différente : enfants de la société de consommation, ils sont aussi façonnés par la méta-culture technologique, inscrite dans leur environnement par le transistor, la télévision et bientôt l’ordinateur, qui concrétise le retournement des savoirs classiques et sont les véhicules d’un nouvel espace-temps. La culture de l’école leur est étrangère. [...] »

Un bref extrait d’un article intitulé « L’histoire et les trois mémoires » écrit par Suzanne Citron pour les Cahiers pédagogiques...il y a 28 ans, un article reproduit dans le dernier numéro (n° 474, juin 2009) de la revue auquel je renvoie le lecteur.

28 ans et plus que jamais d’actualité alors que l’enseignement de l’histoire n’a jamais véritablement coupé le cordon ombilical avec le roman national des rois et des grands capitaines, bien incapable d’apporter aux élèves d’aujourd’hui les repères qui leur font défaut, un roman dont la place se trouve même renforcée avec les récents programmes Darcos en primaire.

En période de vacances, aucune excuse de ne pas lire ou relire de Suzanne Citron « Le mythe national, l’histoire de France revisitée », éditions de l’Atelier, 2008 (réédition de l’ouvrage – précurseur - de 1987).

Publicité
Publicité
Commentaires
L
Je ne crois pas que Suzanne Citron ou quiconque aient déjà parlé de culture "bourgeoise". On serait plutôt dans le domaine de l'acculturation.<br /> Dans le passage du Mythe national cité en lien, Suzanne Citron écrit : « (...) l’une des données , cruciales à mon sens, du décrochage scolaire, est celle des contenus scolaires. Cette question est trop souvent exclue des commentaires sur l’école. Or, elle rejoint le propos de ce livre. De quel savoir scolaire, et donc de quelle histoire, de quel passé les enfants des écoles et les adolescents des collèges ont-ils besoin, sont-ils demandeurs pour construire leur personnalité, pour se socialiser à côté des autres et pour se comprendre comme Français, ou comme habitant venu d’ailleurs dans la France, l’Europe et le monde d’aujourd’hui ? Les programmes prescrits d’en haut sont-ils aujourd’hui « écoutés », et peuvent-ils vraiment être absorbés par ceux et par celles à qui ils sont destinés ? »
Répondre
R
Il me semble que l'un des objectifs de l'école est justement de sortir les élèves de la sous-culture marketing poubelle ambiante. Grâce à la "culture bourgeoise" que vous dénigrez !<br /> <br /> Suzanne Citron parle de la société de consommation comme produisant une culture différente alors qu'il s'agit d'une culture inférieure. C'est bien cela qui m'inquiète.<br /> <br /> Cette sous-culture poubelle Marketing a pour corollaire direct la diffusion de la "gestion des ressources humaines" à tous les niveaux y compris dans le système scolaire public. Cela aboutit concrètement à la caporalisation des enseignants et aux petits chefs qui sanctionnent Refalo et Redon.<br /> <br /> J'ai soutenu ces enseignants "désobéisseurs" - y compris financièrement - mais je reste persuadé que leurs théories ont une part de responsabilité dans la déculturation de la population et donc dans le retour de l'autoritarisme qu'ils subissent comme effet boomerang.
Répondre
Publicité