"L'histoire et les trois mémoires"
« En nous interrogeant sur l’histoire et sur la mémoire, nous nous situons d’emblée au cœur du problème culturel de l’école. Celle-ci, principalement au niveau du collège, est le lieu d’une acculturation forcée. La transmission obligatoire d’une culture produite pour les élites sociales du XIXe siècle à des jeunes de la fin du XXe siècle explique qu’ils soient incapables dans leur majorité, psychiquement et mentalement de se l’approprier. Non par défaut d’intelligence, mais parce qu’ils sont les enfants d’une société différente : enfants de la société de consommation, ils sont aussi façonnés par la méta-culture technologique, inscrite dans leur environnement par le transistor, la télévision et bientôt l’ordinateur, qui concrétise le retournement des savoirs classiques et sont les véhicules d’un nouvel espace-temps. La culture de l’école leur est étrangère. [...] »
Un bref extrait d’un article intitulé « L’histoire et les trois mémoires » écrit par Suzanne Citron pour les Cahiers pédagogiques...il y a 28 ans, un article reproduit dans le dernier numéro (n° 474, juin 2009) de la revue auquel je renvoie le lecteur.
28 ans et plus que jamais d’actualité alors que l’enseignement de l’histoire n’a jamais véritablement coupé le cordon ombilical avec le roman national des rois et des grands capitaines, bien incapable d’apporter aux élèves d’aujourd’hui les repères qui leur font défaut, un roman dont la place se trouve même renforcée avec les récents programmes Darcos en primaire.
En période de vacances, aucune excuse de ne pas lire ou relire de Suzanne Citron « Le mythe national, l’histoire de France revisitée », éditions de l’Atelier, 2008 (réédition de l’ouvrage – précurseur - de 1987).