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Journal d'école
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10 août 2009

"Nos hommes de science..."

« (...) Nos hommes de science nous déclarent que l’homme mûr agit par motivations et l’enfant par impulsions, que l’esprit d’un adulte est logique et celui de l’enfant fantasque et plein de rêves chimériques ; que le caractère et le profil moral de l’adulte sont bien définis alors que l’enfant se perd dans le labyrinthe de ses instincts et de ses désirs. Ils n’approchent jamais celui-ci dans sa différence mais voient chez lui une structure psychique inférieure, plus pauvre et plus faible que celle de l’adulte. Comparés à l’enfant, nous serions tous de savants érudits.

Et que dites-vous de notre pagaille d’adultes, de l’étroitesse de nos convictions, de notre psychologie grégaire avec ses préjugés et ses manies, de tous ces parents inconscients, de toute cette vie irresponsable d’un bout à l’autre ? Nonchalance, folie, excès d’ivrognes.

A côté, de nous, comme un enfant paraît sage, raisonnable, équilibré ! Le sérieux de ses engagements, la somme d’expériences acquises, la richesse relative et la justesse de ses jugements et appréciations, la modération de ses exigences, la subtilité de ses sentiments, son infaillible sens de la justice.

Etes-vous vraiment certain de pouvoir le battre aux échecs ? (...) »

Janusz Korczak, Le droit de l’enfant au respect, trad. française Robert Laffont, 1979.

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Commentaires
T
de jean philippe. On dirait un polycop d'IUFM. de la sociologie même pas de bazar, disons de Tati.
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L
J'aime assez votre analyse Jean-Philippe.
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J
Qu'il s'agisse des hommes de science, dénoncés par Korczak, ou de lui-même, l'argumentation me semble plus basée sur un ressenti que sur une réelle analyse. Les notions de "mûrs", "motivation", "impulsions", n'ont pas grand chose de scientifique. Le petit humain, comme la plupart des mammifères connus, se construit en contact avec ce qui l'entoure. Il n'est, chez lui,, n'y bien, ni mal. Cette construction est nécessaire et se traduit par le jeu, source de plaisir. Donc, oui, l'enfant ressent du plaisir quand il expérimente car il exerce son pouvoir sur ce qui l'entoure. Et par le constat de ce pouvoir, il crée son "Je". La nature, quand elle est présente, apporte un cadre naturel. Les aînés contribuent à préciser le cadre dans lequel le pouvoir peut s'exprimer, à travers les règles.<br /> Le problème de l'adulte irresponsable émerge lorsque le cadre délimitant la volonté de pouvoir a été mal construit.<br /> <br /> Ainsi, on peut concevoir les problèmes d'éducation actuels selon plusieurs angles :<br /> - diminution du rapport à la nature et diminution de la sensation du cadre naturel.<br /> - élargissement et distorsion du champ d'expression des pouvoirs de l'enfant, avec réduction du candre des sanctions (jeux virtuels, je tue mais ne suis pas sanctionné.)<br /> - réduction de la communauté définissant les cadres : les adultes tiers sont de plus en plus exclus de l'éducation. Les adultes de la famille sont plus éloignés.<br /> - diminution de la compétence des éducateurs : les parents ont de moins en moins de références pour éduquer. La famille est plus éparpillée, les liens familiaux moins denses.<br /> <br /> En conséquence, je dirai que le cadre jeu et expérimental est bien indispensable à l'enfant, mais il n'est en rien plus raisonnable que l'adulte. Seulement, il n'a pas encore investi tous les champs du désir et de l'irraisonnable.
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M
Si nous étions tous gentils, il n'y aurait pas de méchants...<br /> Le niveau de l'argumentation progresse, décidément!
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P
on aurait moins d'adultes tarés aussi enclins à projeter leurs tares sur des enfants innocents et à les en punir bien plus qu'ils ne seront jamais punis eux mêmes.<br /> cqfd<br /> <br /> (on devient beaucoup plus exigeants avec les enfants qu'avec les adultes, maintenant le symbole du mal c'est l'arrachage de l'aile d'une mouche? ...pfff)
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