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Journal d'école
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10 janvier 2010

Charognarde

Vérification faite (le Petit Robert), puisque le terme s’applique également au féminin, il convient parfaitement à Pécresse. Charognard : « exploiteur impitoyable des malheurs des autres ». Depuis la mort d’un lycéen au Kremlin-Bicêtre, la ministre de l’Enseignement supérieur, mais surtout tête de liste UMP pour les régionales d’Ile-de-France, multiplie les interventions indécentes dans le seul but de mettre en difficulté son rival, Jean-Paul Huchon, actuellement président de la région. Il y a quelques jours, elle s’était déjà fait remarquer avec un projet de « tolérance zéro contre la drogue dans les lycées » si elle était élue – on ne voit pas bien le rapport avec la mort d’Hakim – avant que la mort du jeune homme, drame privé et qui aurait dû le rester, ne lui donne l’occasion de se lancer dans une bien impudique cavalcade médiatique, tendant à justifier la politique sécuritaire de son gouvernement.

Aujourd’hui, on l’entend réclamer la création de postes de surveillants dans les lycées, ce qui ne manque pas d’air dans la bouche d’une ministre co-responsable, avec le gouvernement auquel elle appartient, de la suppression de plusieurs dizaines de milliers d’emplois dans l’Education nationale.

Même impudeur, à l’UMP, dans l’exploitation de la mort du lycéen. Dominique Paillé, porte-parole adjoint du mouvement, a jugé nécessaire d’en rajouter une couche dans le sordide, en plaçant le drame sur un plan résolument politique : « L'UMP, a-t-il précisé, soutient le gouvernement dans sa volonté de poursuivre la mise en place de la politique de sécurisation des établissements scolaires par des mesures adaptées à chaque situation ». Observation d’autant plus déplacée que le lycée Darius Milhaud est équipé de caméras de surveillance, censées assurer la « sanctuarisation » des établissements chère à Sarkozy mais qui font à nouveau la preuve de leur inefficacité en milieu scolaire. On a également entendu Luc Chatel, ministre de l’Education nationale, à propos de la mort du jeune homme, déplorer la « banalisation » de la violence. Connaît-il seulement le sens des mots qu’il utilise ? Est « banal » ce qui est extrêmement courant, habituel. Est-il courant et habituel de voir un élève mourir à l’intérieur d’un lycée ? Est-ce vraiment nécessaire, dans ce cas, de surjouer l’émotion ?

Le drame du Kremlin-Bicêtre n’aurait jamais dû franchir les portes du lycée ni la douleur des proches se trouver exposée de façon aussi déplacée au grand jour. Mais nos politiciens se sont fait une spécialité dans l’instrumentalisation obscène du malheur des gens. A bien y regarder, pourtant, la mort d’Hakim aurait dû les faire taire, à défaut de les faire réfléchir, parce qu’il montre toute l’inanité du discours tenu depuis bientôt huit ans par une droite pure et dure sur des sujets comme l’école ou la sécurité. Il est vrai également que, pour Pécresse, il est plus facile de plastronner devant les caméras sur la mort d’un lycéen que de s’expliquer sur la politique du gouvernement relative à la formation des enseignants, qui vient d’accoucher d’arrêtés officiels potentiellement désastreux pour l’ensemble du système éducatif. De ce point de vue, la mort d’Hakim, c’est vraiment une bénédiction.

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Commentaires
T
Elle n'est pas charognarde, elle est tout simplement puante et c'est bien logique, sous Sarko.<br /> <br /> <br /> Théo,<br /> Sous Sarko.
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