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Journal d'école
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8 mars 2010

Zéro faute et après ?

Dans La loi du ghetto, Luc Bronner, journaliste au Monde, évoque le climat de violence qui plombe certains établissements scolaires de la banlieue parisienne. Il rend compte de l’initiative d’un prof de collège, qui, en 2008, à Aubervilliers, suite à des manifestations incontrôlées, avait demandé à ses élèves d’écrire une lettre à l’inspecteur d’académie. Les extraits publiés dans Rue89 (08/03/2010) donnent l’image de textes simples, parfois émouvants, lucides et directs… et bien écrits. Pourquoi faut-il alors que le journaliste de Rue89, s’attardant sur les fautes d’accord ou d’orthographe, en conclue à une « écriture catastrophique », entraînant derrière lui la risée d’un certain nombre de commentateurs prompts à traquer « l’illettrisme » derrière chaque faute de français ? Ces élèves ont des choses à dire et ils les disent bien, grâce à un prof qui a choisi de les faire écrire autrement que sous la dictée. Inversement, on voit aussi beaucoup de gens écrire sans fautes quoiqu’ils n’aient rien à dire.

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Commentaires
P
je trouve ça énorme qu'on préfère remettre en question la parole des enfants (qui n'ont pas grand chose à gagner à mentir sur ce coup là! sauf erreur de ma part les enfants sont friands de liberté et ce n'est pas leur genre en général de demander des gardes chiourmes supplémentaires...) au lieu de se remuer pour gérer le problème.<br /> Couardise absolue.<br /> Les enfants ne mentent pas, hélas.<br /> <br /> J'étais en collège de Zep il y a 20 ans et c'était déjà comme ça, et déjà à l'époque personne ne voulait nous croire! on parlait à nos parents et ils répondaient "mais non, c'est pas à ce point" , et puis "la carte scolaire" et puis "le privé serait trop cher"...je suis navrée de voir que la génération suivante n'a pas plus pris ses responsabilités envers ses enfants, c'est lamentable. <br /> Tous ces gamins-là sont d'ores et déjà des sacrifiés de la nation. Tout l'argent qu'on ne donne pas pour leur éducation va pour celle d'enfants mieux nés (au bon endroit, au bon moment, eux) qui finiront par voie de conséquence mieux qu'eux. Qui a dit égalité? il n'y en a pas, il n'y en a jamais eu.
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M
"Les faits rapportés par Luc Bronner sont exceptionnels, absolument pas représentatifs du quotidien des établissements."<br /> Quid, alors, de la "lucidité" des témoignages en question? C'est du grand art: d'un côté, vous vilipendez ceux qui osent s'en prendre à l'orthographe "désastreuse" de ces lettres; de l'autre, vous évacuez (rejoignant en cela, au passage une bonne partie de la hiérarchie de l'EN) le fond du problème, et les solutions préconisées par les élèves eux-mêmes...dont le discours tourne donc, si je vous ai bien compris, "à vide". Je cite: "Les attentes de ces adolescents sont clairement sécuritaires, au grand dam des enseignants. Une élève demande « plus d'autorité » de la part des surveillants, des professeurs, des policiers, bref de tous les adultes.<br /> Un autre propose de remonter la grille qui ceinture le collège. Un troisième suggère d'installer des caméras de vidéosurveillance." Quels réactionnaires, décidément, ces élèves, qui osent demander plus de sécurité, voire plus de flics... ou simplement, avant d'en arriver là, plus d'autorité (pouah!) de la part des ADULTES. <br /> A quoi sert d'écouter ces élèves "lucides", si tout cela n'est qu'un épiphénomène? On se mord la queue...
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L
Les faits rapportés par Luc Bronner sont exceptionnels, absolument pas représentatifs du quotidien des établissements. Depuis une dizaine d'années, la présentation tendancieuse du problème va de pair avec un traitement exclusivement punitif ou policier. Résultat : on est dans le mur. Même le ministre semble s'en rendre compte, qui, en la personne d' Eric Debarbieux, vient de nommer à la tête d'une commission de réflexion, un spécialiste reconnu des violences en milieun scolaire.
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M
« Notre éducation est systématiquement perturbé par les violences. Notre avenir n'est donc pas assuré avec certitude […]. La situation actuelle du collège est très désespérante, car les tables, les chaises, et tout le matériel scolaires est dégrader chaque jour par tout les élèves perturbateurs. » peut-on lire sur le site que vous indiquez. Je suis heureux que vous signaliez la "lucidité" des élèves qui écrivent ce genre de texte. Mais cela signifierait donc que certains élèves empêchent sciemment leurs camarades de progresser et de réussir... Pas possible... On nous mentirait?
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L
Bon, disons que j'ai peut-être lu un peu vite et le choix des extraits choisis mérite sans doute d'être interrogé.<br /> Reste la question de fond : ramener l'expression au nombre de fautes d'orthographe, comme on le fait souvent, est sans doute bien réducteur.
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