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Journal d'école
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21 mars 2010

Romain Rolland

Dans le cadre d’un plan de rénovation, le lycée Romain-Rolland d’Argenteuil change de nom. Conflit ouvert sur la nouvelle appellation : lycée Maurice Audin comme le suggère la mairie ? Germaine Tillon, comme le voudrait la proviseure ? Emilie du Châtelet, comme l’a voté le conseil d’administration ? Véronique Soulé, qui raconte l’histoire (Libé, 19/03/2010), conclut bien imprudemment : « Si le blocage persiste, on pourrait toujours garder Romain Rolland, auteur un brin démodé qui au moins laisse indifférent » (sic). Je ne sais si Romain Rolland est démodé, il est par contre certain que l’oubli dans lequel l’a plongé l’édition française depuis plusieurs décennies renvoie à l’ostracisme qui visait l’écrivain pacifiste, forcé de se réfugier en Suisse pendant la première Guerre mondiale, suite à la publication de son libelle contre la guerre, Au-dessus de la mêlée. Romain Rolland y écrivait notamment ceci :

« (…) Ces guerres, je le sais, les chefs d’Etat qui en sont les auteurs criminels, n’osent en accepter la responsabilité ; chacun s’efforce sournoisement d’en rejeter la charge sur l’adversaire. Et les peuples qui suivent, dociles, se résignent en disant qu’une puissance plus grande que les hommes a tout conduit. On entend une fois de plus le refrain séculaire : « Fatalité de la guerre, plus forte que toute volonté », - le vieux refrain des troupeaux, qui font de leur faiblesse un dieu et qui l’adorent. Les hommes ont inventé le destin, afin de lui attribuer les désordres de l’univers, qu’ils ont pour devoir de gouverner. Point de fatalité ! La fatalité, c’est ce que nous voulons. Et c’est aussi, plus souvent, ce que nous ne voulons pas assez. Qu’en ce moment, chacun de nous fasse son mea culpa ! Cette élite intellectuelle, ces Eglises, ces partis ouvriers, n’ont pas voulu la guerre... Soit... Qu’ont-ils fait pour l’empêcher ? Que font-ils pour l’atténuer ? Ils attisent l’incendie. Chacun y porte son fagot (...) »

Romain Rolland « démodé » ? Est-ce bien sûr ?

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Commentaires
L
C'est vrai que la paix, la guerre sont des questions tellement dépassées...
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T
Lorsqu'on fait le bilan des engagements de l'ami Romain, il ne reste pas grand chose à sauver et dans tous les cas, son compagnonnage avec le grand Staline ne restera pas à son honneur. <br /> C'est pourtant à ce titre que la municipalité de l'époque, lorsque qu'il a été créé, a baptisé ce lycée.<br /> Je note d'ailleurs, une fois encore, le festival de bien pensance, mâtinée de bêtise, que provoquent ces baptêmes incertains. C'est à qui sera le plus démocrate, le plus audacieux, le plus original et nous verrons au final ressortir les mêmes poncifs idéologiques que nos successeurs critiqueront.<br /> Il n'y a pas un lieu-dit sympa, oublié de tous, du genre "bois fleuri" ou "pré vert" qui mettera tout le monde d'accord ?
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