Brevet
Avec la suppression du DNB, la presse tient son nouveau sujet d’actualité. Pour quelques jours seulement, bien évidemment. Après, on reviendra à la violence scolaire. On observe que les parlementaires à l’origine de l’idée semblent davantage préoccupés par le coût de l’examen que par sa pertinence. Il n’y a effectivement pas grand monde pour prendre au sérieux un examen qui remonte, dans sa forme actuelle, avec ses trois épreuves écrites, au milieu des années 80, voulu par Chevènement, qui souhaitait par là restaurer les saines traditions du bachotage. Les profs d’histoire-géo sont, pour ce qui les concerne, bien placés pour constater la futilité d’une épreuve centrée sur la répétition, les dates à mémoriser. Ce qui ne les empêche d’ailleurs pas, pour beaucoup d’entre eux, de faire porter leurs critiques sur les élèves plus que sur la nature de l’examen. Mais c’est une autre histoire. Dans la foulée, on a vu se développer dans les collèges la mode des « examens blancs » - une grosse perte de temps, qui intervient au moins deux fois dans l’année pour faire sérieux - surtout destinés à en mettre plein la vue aux parents.
Au printemps dernier, on a raté une belle occasion de réformer l’examen en profondeur, en lui adjoignant une caricature d’évaluation par compétences, sous forme d’un questionnaire insipide et irréaliste, alors qu’il aurait été tellement préférable de remplacer les épreuves traditionnelles par une véritable prise en compte des compétences tout au long du collège, ce qui, d’ailleurs, découlait en toute logique de la loi d’orientation. Mais le ministre qui s‘attaquera à la forte symbolique d’un examen écrit n’est pas encore né.
Cette initiative parlementaire a bien sûr été accompagnée dans une large partie de la presse et sur le net par la litanie convenue sur la baisse de niveau, l’école où l’on n’apprend plus rien, le grand-père qui avec son certif, en savait bien plus qu’un bachelier d’aujourd’hui etc etc. Amusant aussi de voir nombre de journalistes évoquer le rapport des parlementaires « sur le BEPC », un BEPC qui, pourtant, n’existe plus depuis bientôt une trentaine d’années.