Dogmatisme
Allongement du temps de travail pour les uns, suppression des allocations en cas d’absentéisme pour les autres. En dehors du fait que ces mesures ciblent à la fois les profs, les élèves et leurs parents, elles illustrent un mode de gouvernement marqué par l’idéologie et le dogmatisme. Pas davantage que le report de l’âge de la retraite ou le relèvement des cotisations ne permet de garantir le système de retraite, les sanctions financières contre les parents ne seront d’aucun effet contre l’absentéisme ou l’échec scolaire. Il est même à parier, comme le montre le contre-exemple britannique, que la répression irréfléchie contre les parents, jointe à une politique éducative incohérente ne fait que renforcer le rejet de l’école chez des élèves qui n’y sont déjà que trop portés.
Idéologie et dogmatisme, donc, pour un gouvernement dépassé par les problèmes et dont les préoccupations à court terme sont exclusivement électoralistes. La suppression des allocs est contre-productive ? Oui, mais elle fait plaisir au militant de base ou à l’électeur, du moins à ceux qui ne sont pas directement concernés par le problème et dont les connaissances en matière éducative sont caricaturales. Les études, les analyses, les enquêtes sur le décrochage scolaire ne manquent pourtant pas, qui toutes repoussent les solutions simplistes mais politiquement connotées : pour leurs promoteurs, l’échec scolaire résulte exclusivement de la mauvaise volonté des élèves ou de l’indifférence des familles. Seules les menaces sont susceptibles de remettre les parents défaillants dans le droit chemin. Infantilisation des parents, mépris des acteurs, des partenaires sur le terrain, récusation de l’expertise, que peut-on réellement construire sur de telles bases ? Il n’est même pas certain que cela permette de remporter des élections.