Ecole : une gauche très à droite
« Sanctuariser» les établissements scolaires menacés par « la crise de l’autorité parentale » et « la montée du communautarisme », privilégier « les savoirs fondamentaux (…), le lire-écrire-compter », « promouvoir le travail, le mérite et l’effort », « rétablir l’autorité des enseignants », il ne s’agit pas là du programme éducatif de l’UMP pour 2012 ou du dernier discours de Sarkozy - ou du moins pas seulement - mais également des vues sur l’école de plusieurs secrétaires nationaux du PS, à la suite de Mehdi Ouraoui, telles qu’on peut les découvrir dans la presse (Libé, 12/11/2010).
Rien sur la pédagogie et les moyens d’apprendre, rien sur les contenus et les programmes scolaires, rien sur la formation des enseignants et une redéfinition de leur rôle, rien sur le collège, maillon faible du système éducatif, rien sur les rythmes scolaires, mais à la place, Ouraoui déroule un chapelet de banalités, de fausses évidences, transpirant la nostalgie de l’école du passé, d’une république qui ne peut être que la Troisième, pourtant la plus inégalitaire qui fut en matière éducative. On ne voit pas en quoi le projet défendu par les auteurs de cette tribune se différencie de la politique menée ces dernières années par Darcos et consorts.
Une tribune affligeante mais pas vraiment surprenante, qui vient nous rappeler que sur l’éducation, toute une partie de la gauche, forte en gueule sur la défense de la république et de la laïcité, se retrouve en phase avec la droite la plus libérale.