Au rythme du ministre
Ce n’est bien sûr qu’une rumeur : depuis quelques jours, on entend dire, ici et là, que le ministre de l’EN annoncerait au printemps prochain des décisions sur les rythmes scolaires, tout spécialement la réduction des vacances d’été à six semaines, à partir de 2013-2014. Chatel, qui ne nous avait pas habitués à tant d’audace, surprend, même si l’échéance envisagée conduit à en relativiser la portée.
La question des rythmes scolaires ne se ramène pourtant pas aux seuls congés d’été mais doit prendre en compte bien d’autres paramètres, par exemple sur la semaine ou, surtout, la journée de classe qui s’appuie dans le secondaire sur un dogme jusque-là intouchable : une classe, un prof, une matière, une heure de cours. Toutes choses sur lesquelles la politique du ministre, véritable chargé de communication englué dans des annonces incessantes qui font en réalité l’objet d’une traduction homéopathique – par exemple, aujourd’hui encore, il paraît que tous les enfants de 3 ans apprendront l’anglais – a montré, avec sa vanité, toutes ses limites.
Dans ces conditions, pourquoi donc cette fuite habilement susurrée sur les vacances d’été ? Seul un mauvais esprit comme le mien peut y voir comme une manœuvre, un calcul bassement politique : en repoussant les choix décisifs à 2013-2014, Chatel se décharge ainsi à bon compte sur son successeur de leur application et de la vive opposition qu’ils ne manqueront pas de susciter. Accessoirement, son parti politique pourra se prévaloir d’une volonté réformatrice mise à mal par tous les conservatismes, professionnels, syndicaux ou politiques.
Ainsi, une décision aussi importante se ramènerait à quelque chose de mesquin et de machiavélique. Mesquin et machiavélique, le ministre ?
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