Japon

Hier, dans mon académie, la rentrée. Avec, en urgence, bouleversant les programmes – on ne s’en plaindra pas –  effaçant toute le reste, le Japon. Les élèves parlent, s’écoutent ou se corrigent mutuellement, une éducation civique dans le bon sens du terme. Le prof intervient pour préciser, rectifier, apporter des informations et surtout, mettre en perspective. Cette complémentarité somme toute positive entre l’école et les médias n’en fait que davantage ressortir la nocivité, la futilité induites pas une conception purement mécanique des apprentissages, comme celle qui prévaut par exemple avec les programmes d’histoire-géographie en primaire avec ces listes de fleuves et de chaînes de montagnes à apprendre par cœur.

Sur le fond, cette catastrophe, comme toutes les autres de même nature, dans laquelle les hommes paraissent désemparés face à la nature et  à des techniques qu’ils ont développées sans les maîtriser, interpelle sur cette piètre conception de la sécurité qui se définit en termes de caméra de surveillance, de fichage de population ou de renforcement sans fin du code pénal. Mais aussi, alors que les moyens mis en œuvre pour secourir les victimes sont véritablement dérisoires eu égard à la situation, que la solidarité internationale se ramène à quelques équipes de secouristes, il est urgent de remettre en cause les colossales dépenses militaires – plus de 1500 milliards de dollars pour la seule année 2009 – engagées, paraît-il, au nom de la « sécurité ».