Sans arrière-pensée

Une sombre histoire conjugale, un homme de 31 ans qui en poignarde un autre. La banalité quotidienne, dira-t-on. Oui mais il se trouve que dans le cas présent, la victime est enseignant dans un  lycée de l’Oise et le meurtrier présumé l’époux d’une femme de ménage dans le même lycée. Il n’en faut pas davantage pour que ce fait divers trouve place sans vergogne dans la rubrique « violences à l’école » avec les titres racoleurs que l’on a vu fleurir un peu partout : « un enseignant poignardé dans son lycée ». Sans arrière-pensée bien sûr.

Lorsqu’un journal se laisse aller à cette présentation indécente de l’événement, il n’ignore pas quelles relations il met en jeu dans l’esprit du lecteur, bien incapable de se déshabituer de cette prose facile sur les violences scolaires au point d’attribuer aux élèves la responsabilité d’un drame d’adultes qui pourtant ne les concerne en rien. Un rapide coup d’œil sur la presse internet montre d’ailleurs que beaucoup de lecteurs s’arrêtent sur le titre sans aller plus loin, certains commentateurs ne pouvant s’empêcher de voir la main d’un élève armée du poignard.

Les journalistes viendront nous dire la main sur le cœur qu’un enseignant a bien été tué dans son lycée, ce qui est indéniable. Le problème est qu’ils en ont trop dit avant sur l’école et depuis trop longtemps.

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Comments

[Théo]

Les éditorialistes mais aussi les pigistes de Libé et du Figaro se demandent comment ils vont bien pouvoir laisser la priorité à leurs vrais journalistes depuis qu'ils constatent que le foot fait chier de plus en plus de lecteurs.

Laurent