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Journal d'école
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11 mars 2012

2005-2012 : prémonition...

Sur son blog, Luc Cédelle s’interroge sur le « fascinant parallélisme » existant entre un récent discours de Marine Le Pen et les positions traditionnelles de certains anti-pédagogues.

C’était une question que je posais sur Journal d’école, il y a bien longtemps, le 10/09/2005…, en détaillant le programme éducatif de Le Pen père :

«L'école devra "réhabiliter les notions d'effort, de mérite, de morale. Elle se fondera sur l'émulation et le mérite (...). Les contrôles en fin de cycle seront rétablis, entrée en 6e, fin de classe de 3e etc (...). Les programmes comporteront obligatoirement l'acquisition de la pratique de la lecture par la méthode syllabique...le niveau avant la 6e (sera) constaté par examen (...). Le collège unique sera supprimé (...). L'école a pour mission de transmettre aux générations futures la France et le patrimoine spirituel et matériel de sa civilisation (...). L'histoire et la géographie, privilégieront la France et son identité. Notre hymne national comme le respect de notre drapeau seront appris dans les classes primaires (...). Il faut réhabiliter les enseignements qui confortent l'identité nationale. L'enseignement de l'histoire privilégiera les connaissances de notre continuité nationale en mettant l'accent sur les pages glorieuses de notre passé. (...) Le port des signes communautaires ostentatoires (foulard islamique, kippa, etc) sera interdit (...). Les forces de l'ordre pourront pénétrer dans les établissements scolaires". »

Le lecteur pourra relire l’intégralité de mon commentaire à cette date, sous le titre « Quand l’école de la république fait le lit de l’extrême-droite ». J’écrivais notamment ceci :

« (…) Le fait qu’aujourd'hui, l'école soit devenue le champ d'expérimentation de l'extrême-droite ne résulte pas d’une infiltration venue de l’extérieur, du travail de sape d’une quelconque 5e colonne mais peut-être, plus simplement, d’une similitude, d’une connivence souvent inconsciente entre certaines valeurs éducatives partagées en commun par la gauche et le Front National : une conception de la discipline réduite à de simples exigences d’obéissance, l’élève à qui on refuse le statut de personne, l’enfant à faire rentrer dans un moule, une incapacité maladive à imaginer une forme d’intégration au groupe, de vie en société, qui s’épanouisse en dehors du cadre national, la morale ramenée à des leçons de morale, la nostalgie d’un prétendu âge d’or scolaire qui n’a en fait jamais existé, tout ceci se retrouve, à des degrés divers, parfois sous des formulations différentes, sur un très large éventail politique (…)»

L’autocitation n’est pas dans mes habitudes mais je voudrais juste attirer l’attention sur le point suivant : parmi toutes les mesures préconisées par le Front national en 2005, laquelle n’a pas à ce jour trouvé un début d’application ou une application intégrale ? Avec des ministres comme Fillon, Robien, Darcos, Chatel, tous propres sur eux.

S'il ne s'agit pas de se lancer des invectives à la tête, il n'est néanmoins pas interdit de se demander comment une idéologie aussi pernicieuse que celle de l'extrême-droite peut pénétrer la société en profondeur comme c'est le cas en France aujourd'hui. Disons pudiquement que les responsabilités sont multiples et variées.

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