Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal d'école
Publicité
Archives
14 mars 2012

Et derrière la réforme du bac

Et pourquoi donc ne faudrait-il pas toucher au bac ? Parce que ce serait un monument du patrimoine national ou un rite de passage ? Si l’idée de réformer l’examen n’a en soi rien de choquant, Chatel ne prend même pas la peine de dissimuler l’arrière-plan idéologique de son dessein. Le bac serait bradé, trop facile à obtenir. Cet argument avancé depuis que le bac existe (1808, si mes connaissances historiques sont bonnes…), n’a en réalité pas d’autre objectif que de faire baisser, avec le nombre de bacheliers, celui des étudiants. Les annonces de Chatel sur le lycée sont la suite logique de celles déjà connues sur la disparition du collège pour tous et l’apprentissage en fin de 5e. Ces dernières semaines, dans un contexte où un populisme effrené semble devoir tout emporter, le projet de société de la droite éclate à la figure, avec l’école en première ligne.

A côté d’une élite triée par un système éducatif encore plus sélectif, l’idéal, finalement, est celui d’une main d’œuvre massivement peu qualifiée, docile et sous-payée, qui viendrait remplir le rôle dévolu aux immigrés dont on prétend réduire le nombre de moitié. Un grand bond en arrière, qui, de toutes façons, ne tiendra pas la distance mais fera perdre encore quelques précieuses années avant qu’on veuille bien admettre que le monde d’aujourd’hui ne peut plus se satisfaire des schémas d’il y a un siècle.

Lundi dernier, avec la dernière communication de Chatel, flottait dans l’air un vent mauvais : la fermeture des frontières, promise par Sarkozy, qui, en interdisant la libre circulation des hommes à l’intérieur de l’Europe, mettrait fin à un droit de l’homme fondamental ; une étude de Reporters sans frontière, selon laquelle la France est le seul pays de l’UE à surveiller internet ; l’information, également, que le nombre de personnes incarcérées dans les prisons françaises bat tous les records.

Un idéal que, selon les derniers sondages, une majorité de l’opinion semble partager. On en viendrait à se dire que la démocratie est le pire des systèmes, à moins, peut-être plus sûrement, que ce ne soit pas cela, la démocratie.  

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité