Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal d'école
Publicité
Archives
25 avril 2012

Ces pauvres "qui n'en peuvent plus", qui votent Le Pen et réélisent Sarkozy

Le vote de la  colère, le vote des chômeurs, des laissés pour compte, de petits, des déclassés, des méprisés etc. L’explication est là, toute simple, toute évidente : ce sont la misère et le désespoir qui font voter Le Pen. Explication tellement simple et évidente que nos savants commentateurs, nos doctes politologues et même aujourd’hui – c’est un comble – la plupart des politiciens de gauche,  qui, en la matière, font preuve d’un coupable aveuglement qui risque de coûter très cher, ne se donnent même pas la peine de la vérifier, comme s’il allait de soi que la misère sociale devait conduire à apporter son suffrage à ce qui se fait de pire en matière d’idéologie.

Jusqu’à dimanche dernier, le score élevé du FN dans quelques régions défavorisées, marquées par le chômage (comme le Nord),  servait à justifier cette analyse, nullement dérangée par l’implantation ancienne et massive de cette formation chez les riches retraités du littoral méditerranéen. Mais le premier tour des présidentielles a vu – avec l’émergence d’un vote Le Pen dans des régions, comme l’Ouest,  jusque là épargnées par la peste – un phénomène nouveau qui aurait dû changer la grille d’analyse : comment expliquer le vote d’extrême-droite dans de paisibles villages du bocage peuplés de non moins paisibles retraités ? Et nos commentateurs, nullement troublés par une constatation qui,  pourtant, change la donne, de se ruer sur place pour découvrir le tableau apocalyptique censé faire la lumière sur le vote Le Pen. Pensez donc : des campagnes désertées, avec leurs gares à l’abandon (même si cela fait un demi-siècle que la route a remplacé le rail), l’épicier du coin qui a fermé boutique, le médecin qui ne se déplace plus ( … et à l’hôpital le plus proche, le service public de santé assuré par les médecins étrangers, souvent africains, sous-payés), le prix de l’essence etc etc. C’est donc cela - et la mise au pilori de la grande coupable, l’Europe - qui ferait voter Le Pen, réclamer l’expulsion des immigrés, la fermeture des frontières, la peine de mort ?

Chose curieuse : ce nouveau prolétariat, ces pauvres gens, version française des indignés, trompés par la classe politique, qui n’en peuvent plus, pour reprendre la formule à la mode et tellement pratique, s’apprêteraient néanmoins, si l’on en croit les derniers sondages, à reporter massivement leurs suffrages sur Sarkozy. Aveuglés par un désespoir qui leur ferait considérer comme un sauveur le président des riches et le parti politique à la tête du pays depuis dix ans ?

Les motivations du vote d’extrême-droite sont en réalité beaucoup moins honorables et moins avouables, au point qu’on préfère les taire. Quand et où, dans quel pays, a-t-on vu un régime d’extrême-droite se soucier de justice sociale ? Par contre, le vote de dimanche confirme l’infiltration de plus en plus profonde des sentiments racistes et xénophobes dans l’opinion publique, sous l’influence des théoriciens habituels de cette idéologie, renforcés par la légitimité que leur a apportée Sarkozy, qui ne voit pas d’incompatibilité entre le FN et la république. C’est possible, mais avec quel type de république ?

Publicité
Publicité
Commentaires
C
Bon, le débat n'avancera pas ... Vous campez sur des positions complètement subjectives et dénuées du moindre argument, chiffre ou exemple. Je me demande même si vous avez lu mes messages. Dommage, cela aurait pu être intéressant.<br /> <br /> <br /> <br /> Je vous souhaite une bonne continuation
Répondre
L
Rétrospectivement, on voit tout ce que la situation actuelle doit au rejet de la constitution européenne et, plus généralement, je me permets d'insister, à la crispation d'une partie de l'opinion publique, soigneusement entretenue par les politiques et les médias, sur ce thème.
Répondre
C
Oui, enfin on a surtout vu des pays en crise ... Et si vous considérez que des pays comme la France, l'Allemagne ou les Pays-Bas y ont échappé, je vous donne rendez-vous dans un an, voire quelques mois ...<br /> <br /> <br /> <br /> La mauvaise volonté des politiciens ? Oh les méchants dirigeants qui font tout pour s'opposer au développement de la vertueuse Europe ! Non, soyons sérieux... Vous pensez vraiment que nos dirigeants ont un quelconque pouvoir sur les VRAIS sujets ? Mr Hollande jouira certainement d'une grande liberté pour gérer les "crises" de la viande halal et du permis de conduire, mais en ce qui concerne les décisions importantes, c'est la commission européenne qui tire les ficelles (commission qui n'est pas élue par le peuple, faut-il le rappeler...). Sans parler de politique économique, avec une BCE qui prend bien soin de priver les états de toute souveraineté monétaire ...<br /> <br /> <br /> <br /> Quant au concept de nation, je vous rejoins entièrement sur ce point. J'aimerais cependant vous signaler que votre raisonnement s'applique a fortiori au regroupement de nations qu'est l'Europe...<br /> <br /> <br /> <br /> Une dernière chose, et je serais curieux d'avoir l'avis de l'européen convaincu que vous semblez être. En 2005, les français votent NON à la constitution européenne, à 55%. Deux ans plus tard, cette même constitution nous est imposée, sous le nom de traité de Lisbonne (astucieux, le changement de nom, non ? ...). Chez moi, cela s'appelle du déni de démocratie. Et chez vous ?
Répondre
L
Depuis la création de l'euro, on a vu des pays de la zone euro en crise, d'autres qui ne l'étaient pas et des pays hors zone euro en crise. Conclusion...<br /> <br /> <br /> <br /> Pour le reste, je maintiens que c'est la mauvaise volonté des politiciens en place qui fait obstacle à la mise en place d'une politique européenne dans des domaines comme les relations internationales, la recherche, l'environnement, la défense, en attendant la suite.<br /> <br /> <br /> <br /> Plus fondamentalement, la nation est un concept historique récent, qui n'occupe qu'une très brève partie de l'histoire des hommes et l'on ne voit pas pourquoi elle devrait être éternelle.
Répondre
C
Cher Lubin,<br /> <br /> <br /> <br /> Je n'ai jamais prétendu que l'euro était la source de tous les maux, je constate simplement que ses résultats sont loin, très loin, des objectifs initiaux.<br /> <br /> Souvenez-vous, en 1995 paraissait dans la presse une sorte de manifeste rédigé et signé par moult "experts" nous présentant tous les bienfaits que cette monnaie unique devait nous apporter :<br /> <br /> - gestion saine des finances publiques<br /> <br /> - croissance favorisée<br /> <br /> - imposition modérée<br /> <br /> - développement de la recherche et de l'emploi<br /> <br /> - prospérité et plein-emploi<br /> <br /> entre autres.<br /> <br /> <br /> <br /> Je pense que je n'ai pas besoin de vous démontrer qu'il s'agit d'un échec total...<br /> <br /> <br /> <br /> Après, la situation aurait-elle été meilleure si nous avions conservé le franc, je ne suis pas devin. La situation suédoise, présentée dans mon précédent message, peut cependant permettre de l'envisager (et ce malgré les médias qui nous assènent à longueur de journée que l'euro est notre sauveur à tous ...)<br /> <br /> <br /> <br /> Quant aux "outils politiques de gouvernance commune", pour des pays aussi différents que la France, la Grèce, la Pologne, l'Allemagne pour ne citer qu'eux, existent-ils seulement ? Je ne le pense pas. A la création de l'euro, de nombreux économistes tel que Stiglitz ou Krugman (tous deux prix Nobel) avaient émis de sérieux doutes, notamment en raison de l'incapacité des pays membres à "jouer" sur leur taux de change en cas de besoin.<br /> <br /> <br /> <br /> 17 pays, 17 taux de change optimaux différents, et un seul applicable puisqu'il s'agit d'une monnaie unique ! Pas évident, n'est-ce pas ?
Répondre
Publicité