Un rêve d'école
Ce serait…
- Une école où l’on n’apprendrait pas à obéir en toutes choses à l’état, sous prétexte que l’état, ce serait le peuple et que le peuple est toujours bon et vertueux. Ou à vénérer le président, parce que, si l’on est président, c’est qu’il doit y avoir des raisons, même si ce sont des mauvaises raisons.
- Une école où l’on apprendrait à ne pas confondre le peuple avec la majorité du moment, la majorité avec la sagesse et la raison.
- Une école où l’on apprendrait à se méfier des bonimenteurs, des beaux parleurs, des rhéteurs et des phraseurs.
- Une école qui donnerait confiance en soi plutôt qu’en l’homme providentiel.
- Une école où le chef ne serait pas cru sur parole, où la parole ne serait pas sacralisée, où le mensonge ne serait plus confondu avec la vérité.
- Une école où la prise en considération des droits de l'enfant conduirait tout naturellement au respect des droits de l'homme.
- Une école où l’on n’apprendrait pas à chérir la république et ses symboles, parce que, vraiment, il n’y a pas de quoi.
- Une école qui n’inculquerait pas l’admiration béate des grands hommes, parce que les grands hommes sont souvent petits, mesquins et lâches.
- Une école où l’on n’enseignerait plus l’histoire de France mais celle des hommes et du monde.
- Une école où les Gaulois ne seraient plus nos ancêtres.
- Une école où l’on ne se fabriquerait pas une origine commune mais où l’on travaillerait à un projet commun, parce que vivre ensemble, c’est quand même mieux que mourir pour la patrie.
- Une école où la Marseillaise et le drapeau seraient considérés au mieux comme imbéciles et plus sûrement comme criminels.
- Une école où l’étranger ne serait pas étrange.
Sortis de cette école de rêve, jamais de véritables adultes n’auraient été les dupes, mais aussi les acteurs, de la comédie électorale qui s’achève et dont le pire peut sortir.