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Journal d'école
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16 juin 2012

Discours et méthode

« Allez voir ce qu'est le quotidien des enfants, de leurs parents, des enseignants, et des collectivités. Avez-vous seulement le sens des réalités ? »  De qui, ce cri d’alarme affolé à l’adresse du ministre de l’Education nationale ? Quelle inconscience, aussi, de rajouter aux élèves deux jours de congé à la Toussaint et de les faire rentrer le lundi plutôt que le mardi en septembre ! Dati, qui interpelle ainsi Peillon, se souvient du temps où, comme ministre de la Justice, elle était également très préoccupée par la question des rythmes scolaires et du quotidien des enfants, proposant, par exemple, l’incarcération des mineurs délinquants de 12 ans ou encore qu’un jeune condamné effectue sa peine d’emprisonnement le week-end après sa semaine d’école (Journal d’école, 29/11/2008). Voilà assurément une politicienne qui a « le sens des réalités ».

La polémique autour des petites vacances est d’autant plus vaine que, de toutes les réformes touchant au système éducatif, celle des congés intermédiaires est sans doute la plus aisée mettre en œuvre. Claude Lelièvre, sur son blog,  rappelle que l’alternance sept/deux était la règle en 1986-1987, avant d’être mise à mal sous la pression des professionnels du tourisme. Un quart de siècle plus tard, l’intense lobbying de ce secteur, farouchement attaché au découpage des académies en trois zones, freine toujours les évolutions nécessaires.

Dans un registre voisin – qui criera plus fort que l’autre ? – le rétablissement annoncé de l’histoire en Terminale S vient sans doute récompenser les efforts d’une corporation qui s’y connaît également en lobbying, celle des profs d’histoire-géo, pas toujours bien inspirés. Car la réintroduction d’une matière supplémentaire en Terminale ne peut se faire qu’au détriment d’une autre matière – mais il faut dire laquelle – ou du temps libre des élèves.

Une fois sorti du contexte électoral, plus favorable aux discours obligés et aux postures convenues qu’aux décisions, il faudra bien accorder la priorité à une réflexion de fond sur les contenus de l’enseignement, la lourdeur des programmes, le cloisonnement disciplinaire, qui conditionnent tout le reste, calendrier scolaire, formation des enseignants, pédagogie. Dans un système éducatif où toute remise en cause, même minime, des sacro-saintes questions aux programmes est perçue comme un renoncement, le succès n'est pas garanti à l'avance.

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Commentaires
T
L'école face au discours de la méthode: <br /> <br /> http://www.speechi.net/fr/index.php/2012/06/12/lecole-face-a-la-revolution-numerique-le-discours-de-la-methode/
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