Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal d'école
Publicité
Archives
26 août 2012

Démocratie ?

A propos de la campagne pour les législatives dans la 1ère circonscription du Rhône, où Philippe Meirieu était candidat, on parlait pudiquement de magouille électorale : le candidat EELV, qui bénéficiait pourtant de l’investiture officielle du PS, s’était trouvé confronté à une candidature dissidente soutenue par le maire de Lyon, Collomb. Dans Le khmer et le maire (téléchargeable gratuitement), Philippe Meirieu raconte l’épisode sans rien en dissimuler et ce qu’il nous fait découvrir laisse pantois : intimidations, menaces, violences, clientélisme, une métropole d’un million d’habitants mise en coupe réglée par un grand seigneur local sans foi ni loi. Enfin, sans autre loi que la sienne. Collomb arrivera à ses fins en faisant élire le dissident contre Philippe Meirieu, sans que le PS se formalise outre mesure de ces méthodes de gangster.

Même si Philippe Meirieu tient à préciser que Lyon n’est pas la France, cette élection en dit long sur l’état de déliquescence des institutions politiques et sur les dérives d’une certaine forme de démocratie, une démocratie formelle qui abandonne le débat d’idées au profit des ambitions personnelles et des conflits de pouvoir. L’élection n’est plus qu’une fin en soi au lieu d’être le point de départ de l’action politique.

Dans un registre identique, on classera l’exhibition impudique à laquelle se livrent les médias autour de la personne de Valls. A l’occasion de l’université d'été du PS, une rapide revue de presse (tapez « Valls » dans Google Actualités) montre que les journalistes ont fait leur choix pour les présidentielles de 2017, comme ils avaient fait le choix de Royal, de Sarkozy…ou de DSK.

On se croirait revenu en 2002. Il y a dix ans, la presse - de droite comme de gauche - commençait à faire d'un ministre de l'Intérieur brutal et sans scrupules, aussi incompétent qu'ambitieux, un présidentiable possible avant d'être un président élu. Après dix ans de Sarkozy, les journaux remettent ça avec un politicien sans courage réel qui préfère alimenter les fantasmes, les peurs, dresser les gens les uns contre les autres plutôt que travailler à une société plus juste ; un politicien dont l’activité depuis trois mois qu’il est ministre consiste à démolir les campements roms et à stigmatiser des populations ciblées, sous les acclamations des militants de gauche. Comment l’électeur resterait-il insensible face à un bilan aussi exceptionnel ?

Détournement du suffrage universel au profit de la personnalisation du pouvoir, substitution de la communication au débat avec pour conséquence le choix de solutions simplistes et souvent brutales au détriment de l’analyse : une évolution en germe dans la constitution de la 5ème république, insensible à l’alternance politique ?

Une suggestion : que le respect des droits de l’homme soit mis au centre du débat politique. Il y aura sans doute alors des recompositions inévitables…


B. Girard

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité