Peillon se chatelise

Peillon se chatelise. Après les déclarations sur la morale laïque, « discipline à part entière », on en a la confirmation avec de nouvelles annonces ce matin sur Europe 1, d’où il ressort que :

- La semaine sera portée à 4 jours et demi : innovation certes intéressante, sauf que ce n’est pas une innovation pour l’enseignement secondaire qui la pratique depuis des décennies ni même pour un certain nombre d’écoles primaires qui l’ont déjà adoptée.

- Les vacances d’été seront plus courtes : mais pas un mot sur cette anomalie autrement choquante qui fait que l’horaire annuel des élèves est nettement plus lourd en France que chez nos voisins. Autrement dit, pas question pour le ministre de remettre en cause la lourdeur des programmes ni la logique disciplinaire. Les lobbies disciplinaires semblent avoir l’oreille du ministre, de même que celui du tourisme, pas loin de décrocher le zonage des vacances d’été. Tant pis pour les gamins de parents divorcés qui ne passeront plus que quinze jours plutôt qu’un mois avec leur père. L’intérêt du commerce passe avant ce genre de préoccupations mesquines. Et d’ailleurs, les commerçants, eux, votent.

- Il faut une politique de l’évaluation « plus positive, plus encourageante ». Ce qui n’a pas empêché Peillon, ce fut même sa première mesure, de suspendre le livret de compétences, seule initiative sérieuse de ces dernières décennies en matière d’évaluation.

- Par contre, le ministre n'a toujours pas trouvé le temps de suspendre les très discutables dispositifs de ses prédécesseurs (Eclair, internats dits d'excellence, ERS). 

Aujourd’hui, y a-t-il encore quelqu’un pour croire réellement à une refondation de l’école ?

B. Girard