Démocratie ?

Qu’en démocratie, une décision d’aménagement public, surtout lorsqu’elle engage l’avenir sur une longue durée, fasse débat, devrait être la règle. A ND des Landes, l’oubli de cette nécessité et surtout la disproportion des moyens mis en œuvre par le gouvernement pour arriver à ses fins, interpellent. 500 policiers [2000 gardes mobiles selon certaines sources] avec des armes de guerre, soutenus par les provocations irresponsables d’un ministre de l’Intérieur, digne héritier de ses tristes prédécesseurs, d’une vanité et d’une absence de scrupules qui le poussent au pire : « des squatteurs venus de l’étranger, … un kyste… ». Avec Valls, même quand on échappe à la menace islamique, on reste toujours dans une rhétorique d’extrême-droite. L’opposant vu comme un ennemi, il ne reste plus qu’à l’abattre.

Mais dans ces conditions, qu’en est-il des principes de la démocratie, qui font que, même face à une majorité élue – majorité d’ailleurs toute relative (10 millions d’électeurs pour Hollande au premier tour des présidentielles) – la confrontation des points de vue reste légitime ?  C’est à la période Sarkozy qu’on doit cette forme de brutalisation de la société, héritage le plus pernicieux des dix années écoulées, pourtant repris sans ciller par l’actuel gouvernement (cf. les expulsions de Roms, de sans-papiers, le quadrillage policer des quartiers socialement défavorisés).

Dans le même temps, à propos du mariage pour tous, Hollande fait carpette devant quelques intégristes, majoritairement très à droite. Comme il avait, auparavant, reculé sur le droit de vote des étrangers. Tout ça en six mois.

Quel rapport, dira-t-on avec l’école ? Simplement, au moment où la refondation s’englue entre contradictions et pusillanimité, que le gouvernement semble incapable de proposer et de défendre d’autres valeurs que celles d’une droite toujours plus décomplexée, voire surréaliste, comme par exemple dans la désignation de ses dirigeants.

La gauche décomplexée

(photo piquée à Ouest France - 23/11/2012)

B. Girard