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Journal d'école
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14 mars 2013

L'école de l'UMP : ségrégation sociale assumée

Face à un projet de loi sur l’école qui ne brille pourtant ni par son audace ni par son imagination, la droite ne trouve rien d’autre à opposer que ses vieilles lubies. Au cours du débat parlementaire, les intervenants UMP ont eu l’occasion de réaffirmer leur préférence pour ce qui constitue un projet éducatif lourdement réactionnaire : fin du collège unique, sélection précoce des élèves, mise au pas des enseignants sous couvert d’ « autonomie des établissements », sans oublier les vieilles rengaines sur les bienfaits de la méthode syllabique ou le renforcement de « l’autorité des enseignants ». Bref, toutes sortes de choses dont dix ans de gestion UMP des questions éducatives ont pourtant montré l’inconsistance.

Pour faire bonne mesure, un député (Guillaume Larrivé) propose d’instaurer l’uniforme obligatoire dans les établissements scolaires manifestant au passage une curieuse conception de l’autonomie des établissements : autonome, certes, mais c'est l'UMP qui décide de tout, même des fringues des élèves... Pour tenter de justifier cette excentricité qui, à droite, tourne décidément à l’obsession, le parlementaire avance sans rire que cette mesure « constituerait un facteur d’égalité contribuant à effacer dans la classe les différences sociales nées des inégalités de revenus des parents ». Que l’échec scolaire touche en priorité les enfants des milieux défavorisés, que des centaines de milliers d’enfants vivent au-dessous du seuil de pauvreté, que les enfants handicapés n’aient pas accès à l’école, tout cela ne heurte pas le souci d’égalité avancé par Guillaume Larrivé : à droite, ce n’est pas l’inégalité qui fait problème mais sa visibilité. Très révélateur à cet égard, la référence britannique avancée par le député pour tenter de justifier sa proposition : en Grande-Bretagne, seul pays d’Europe où l’uniforme est généralisé, les enfants pauvres fréquentent des écoles de pauvres avec des uniformes de pauvres, pendant que les enfants riches fréquentent les écoles de riches avec des uniformes de riches.

Derrière l’école rêvée par l’UMP, c’est toute une idéologie de ségrégation sociale qui est à l’œuvre.

 

B. Girard

 

 

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