La gangrène à l'école
Après les députés, les sénateurs viennent à leur tour d’imposer le déploiement du drapeau français dans les écoles. Sous peine de prison ? Bien incapable de rénover le système éducatif, on préfère s’en remettre pour éduquer, à des symboles ringards qui ont eu dans le passé l’occasion de montrer toute leur capacité de nuisance, en terme de rejet de l’autre, de racisme, d’intolérance, de repli sur soi, de bêtise. Car c’est tout cela, le drapeau.
L’UMP approuve à l’unanimité, en rajoutant même une couche, rappelant la nécessité, par la bouche du très à droite sénateur Legendre, « au-delà du symbole, d’enseigner l’histoire de notre pays ». « Notre pays » ? Le pays de qui ? Est-il encore permis de ne pas se reconnaître dans ce fantasme identitaire qui gangrène l’école depuis pas mal d’années maintenant ? Après la Marseillaise obligatoire, les leçons de morale, l’histoire de France, c’est tout l’attirail idéologique de l’extrême-droite qui s’incruste à l’école quelle que soit la majorité, de droite comme de gauche et pire encore avec la complaisance des enseignants et de leurs syndicats dont la lucidité n’est sans doute pas la qualité maîtresse.
Dans un pays où l’arrivée du FN au pouvoir n’effraye même plus, le drapeau au fronton des écoles est effectivement tout un symbole.
B. Girard