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Journal d'école
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28 septembre 2013

16 000 Roms et 9 Français sur 10

« Ce ne sont pas des Roms mais des individus. » C’est à ce jour la meilleure réponse qui ait été apportée aux propos affligeants de Valls – approuvé par 9 Français sur 10 - sur « les Roms qui n’ont pas vocation. » Mais lorsque la réponse vient d’au-delà des frontières comme c’est ici le cas avec cette déclaration de Viviane Reding, commissaire européenne à la justice, il  y a matière à s’inquiéter sur l’état de déliquescence de l’opinion publique en France.

Car jeter l’anathème sur une population dans son ensemble, laisser croire que la présence de 16 000 Roms dans un pays de 65 millions d’habitants constituerait une menace, tolérer sans réagir qu’un élu local en appelle au meurtre contre n’importe quel membre de cette communauté, cela ne porte qu’un nom : racisme. Valls peut bien plastronner, il n’empêche, comme cela a déjà été observé,  que sa popularité va de pair avec le progrès de l’extrême-droite dans l’opinion. Au demeurant, on a beau chercher, on ne voit pas en quoi les paroles du ministre de l’Intérieur diffèrent de ce qu’on entend depuis toujours dans la bouche des leaders du Front national. Avec cette circonstance aggravante que les siennes sont traduites en actes et qu’elles déterminent la politique officielle d’un gouvernement « de gauche ». Que lui restera-t-il à dire à la gauche, dans quelques années, lorsque son aveuglement aura ouvert à la droite extrême les portes du pouvoir ?

Cette dérive n’est pas réellement une nouveauté dans un pays pour lequel la défense des droits humains, dans le passé, n’aura été le plus souvent qu’un élément de langage permettant de s’autoproclamer « patrie des droits de l’homme », en dépit des faits. Car après tout, combien étaient-ils à se préoccuper du sort des Juifs en 1940 ? Et aujourd’hui, combien sont-ils à se préoccuper d’hommes, de femmes et d’enfants jetés brutalement sur les routes au petit matin ? Plus question de s’abriter derrière l’excuse – d’ailleurs fausse – de l’occupation étrangère.

Il n’y pas plus de « question rom » ou de « question musulmane » aujourd’hui que de « question juive » autrefois. Un problème français plus sûrement.

 

B. Girard

 

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Commentaires
B
Bonjour François, <br /> <br /> <br /> <br /> en matière de droits de l'homme - dans le cas présent, une autre affaire - les instances supranationales ont du bon : http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/10/03/interpellation-musclee-la-france-condamnee-par-la-cour-europeenne-des-droits-de-l-homme_3489546_3224.html
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F
Tu as raison !<br /> <br /> On peut penser que le "problème des Roms" est plutôt le "problème des Français" !
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