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Journal d'école
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15 décembre 2013

Une "équipe pédagogique" qui joue les gros bras

Stupéfiant, effectivement…

Cette fois-ci, c’est au lycée Merleau-Ponty de Rochefort (Charente-Maritime) que trois lycéens de 16-17 ans ont été arrêtés, soupçonnés de trafic de cannabis. Pour le beaujolais nouveau, autrement plus toxique pour la santé, on ne parle pas de "trafic" mais de "commerce", de "trafiquants" mais de "clients", ces derniers se voyant même remettre des bons de réduction.

Le mode opératoire mérite d’être signalé : la police a pu compter sur la coopération musclée des membres de "l’équipe pédagogique" - précise France 3 - pour aller chercher les élèves dans leur classe. Conduits au bureau de vie scolaire par ces éducateurs hors pair, ils y ont alors été menottés. Par "l’équipe pédagogique" ? Par le commissaire de police le proviseur ? On ne sait pas. Voilà en tout cas un établissement bien équipé pour faire face aux nouvelles missions de l’Education nationale : cellule, menottes et, probablement, caméras de surveillance. Cette leçon d’éducation civique grandeur nature a d’ailleurs été approuvée par le recteur de l’académie de Poitiers très fier qu’elle se soit déroulée "sans dysfonctionnement".  Comprenons que pour ce brave homme, menotter des élèves à l’intérieur d’un lycée fait désormais partie des fonctions de l’Education nationale.

Après Leonarda arrêtée à sa descente du car, ce sont maintenant des lycéens appréhendés en plein cours. Avec une brutalité qu’on ne se souvient pas avoir déjà vu dans ce genre d’affaires et une indifférence quasi générale : les profs, soucieux de leur prochaine note administrative, font comme à leur habitude profil bas, tout comme les parents de la Fcpe maintenant qu’ils ont des copains au gouvernement. Et puis, une violence policière de gauche, ça ne peut pas être la même chose qu’une violence policière de droite. On ne peut quant même pas confondre Valls et Hortefeux… Et bien justement, si et la façon qu’a la gauche de singer la droite dans ce qu’elle a de pire lui coûtera finalement très cher mais malheureusement aussi à la société tout entière.

La fixation entretenue en France autour du cannabis fait de ce pays un cas unique à un moment où la dépénalisation commence à faire son chemin un peu partout dans le monde où des responsables un peu moins irresponsables ques les nôtres prennent conscience que c’est l’interdiction qui engendre le trafic et la délinquance. Mais en France, envoyer la police dans un lycée reste pour un gouvernement le seul moyen de gagner des points dans les sondages d’opinion.

 

B. Girard

 

 

 

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